Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil a accordé ce lundi, un entretien à l’Agence qatarie de presse. Lors de l’échange question/réponse, Goudjil a évoqué le rôle des parlements arabes dans la coopération arabe et l’importance de leur contribution à une renaissance arabe globale, fondée sur la liberté, le développement, la justice, la souveraineté et le respect des droits des peuples.
Interrogé d’emblée sur les relations entre l’Algérie et le Qatar, le président du Conseil de la nation s’en est félicité de la qualité à tous les niveaux. « C’est une réalité, les deux peuples (algérien et qatari) se sentent si proches et les dirigeants des deux pays travaillent en harmonie pour améliorer ces relations à de meilleurs niveaux. Les deux pays sont également d’accord sur de nombreuses questions d’intérêt commun et partagent les valeurs de la paix, de réconciliation et du dialogue », répond Goudjil. Il en veut pour preuve le niveau de la coopération bilatérale. « Les investissements qataris en Algérie seront étendus à d’autres secteurs. Ce qui renforcera encore les relations politiques », a-t-il indiqué. Sur la présence du Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani (arrivé hier à Alger, ndlr), émir de l’État du Qatar au Sommet arabe, Goudjil a déclaré que « sa participation en personne confirme sa volonté de réaliser le projet d’intégration arabe.
Cet événement donne plus de motivation pour atteindre ses objectifs et à promouvoir une action arabe commune pour faire face aux graves défis auxquels nous sommes confrontés, en particulier avec les changements accélérés dans le monde. » Pour Goudjil, « l’État du Qatar est un membre actif et influent dans le monde arabe, et la présence de Son Altesse l’Émir est un plus pour chaque plan d’action commun qui sert les intérêts de la nation arabe. »
Toujours à propos des relations avec le Qatar, le président du Sénat a tenu à évoquer « les exploits » de ce pays dans l’organisation d’évènements sportifs majeurs comme la Coupe du monde 2022, rappelant que les noms de l’Algérie et du Qatar sont associés à plusieurs occasions sportives, notamment les Jeux Méditerranéens de l’été 2022 à Oran. Ou encore le « succès impressionnant » de la Coupe arabe qui a eu lieu à Doha à la fin de l’année dernière et le « grand exploit » de l’Algérie dans l’organisation des Jeux Méditerranéens, qui ont été marqués par la présence de l’Emir de l’Etat du Qatar, comme invité d’honneur à la cérémonie d’ouverture. Tout en félicitant l’État du Qatar pour avoir eu l’honneur d’abriter la 21ème édition des Jeux asiatiques.
Goudjil a évoqué également dans son interview, l’accord de réconciliation palestinienne à travers la signature, le 13 octobre de la Déclaration d’Alger, qui représente « un exploit arabe » salué par le Qatar. Rappelant que l’unité palestinienne a été réalisée sous les auspices de l’Algérie et avec les efforts et les bénédictions des frères arabes, en premier lieu l’État frère du Qatar.
Donner de la voix à la Palestine dans le parlement arabe
La vision parlementaire unifiée des questions arabes existe. Les parlementaires arabes sont bien conscients de l’ampleur de leurs responsabilités envers les droits des peuples qu’ils représentent. Évoquant par la suite le pas du Conseil de la Choura qatari. « J’ai suivi avec intérêt les premières élections au Conseil de la Choura en octobre 2021 qui mérite tous les éloges et l’appréciation. Elles perpétuent la pratique démocratique et élargit la participation du citoyen qatari au processus politique», estime Goudjil qui a insisté sur le rôle majeur des parlements à faire entendre la cause palestinienne, relevant du fait que les parlementaires arabes se sont tenus au courant des événements en Palestine occupée et en ont fait rapport appelant la communauté internationale à agir pour mettre fin aux graves violations de l’entité sioniste contre la population de Gaza « Nous agissons selon les mécanismes parlementaires disponibles et utilisons toutes les opportunités et plateformes pour maintenir la voix de la Palestine présente, que ce soit dans les organisations parlementaires internationales, africaines, arabes ou méditerranéennes», dit-il. « C’est un sommet pour se réunir, s’écouter et souder les rangs.
Ce sera le cas avec la coopération de tous les dirigeants des États arabes », dira Goudjil à propos du Sommet arabe ouvert, hier à Alger, dans sa 31e session. « Nous cherchons à être un nouveau départ arabe, comme cela se passe dans la nouvelle Algérie, où Abdelmadjid Tebboune, le président de la République, a posé ses fondations, et dans les circonstances internationales qui évoluent vers le changement ».
Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité de rechercher des alternatives appropriées pour nos États et nos peuples arabes, face à ces rapides transformations mondiales, et à la forte polarisation qui tente d’imposer des solutions étroites fondées sur les préjugés et la loyauté. Rappelant par la suite qu’en Algérie « nous cherchons une approche renouvelée des relations internationales, basée sur un nouveau concept de non-alignement loin des (…) de la guerre froide».
Goudjil explique : « Nous défendons les intérêts de nos peuples et les grands objectifs mondiaux de développement durable, de justice, d’égalité et de souveraineté, de paix et de sécurité, de la coexistence et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, ainsi que contre le colonialisme, le respect des droits de l’Homme et de la liberté des peuples et de leur droit à l’autodétermination. »
M. Seghilani