Depuis sa dénonciation en janvier 2024 de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali qui était mené et conclu sous l’égide des Nations unies, la junte militaire au pouvoir dirigée par le colonel putschiste Assimi Goïta, a multiplié ses provocations verbales à l’égard de l’Algérie qu’elle accuse à tort d’ingérence dans les affaires intérieures de ce pays. Mais pourquoi la junte putschiste verse-t-elle dans cette agitprop ?
Pour placer les choses dans leur contexte, il faut savoir que l’Algérie, qui vient de faire son baptême du feu à la tête du Conseil de sécurité, a décliné les dossiers prioritaires qu’elle compte piloter durant son mandat (du 1er janvier au 31 janvier) de présidente de l’organe central de l’ONU. Outre la question palestinienne en tête, la lutte contre le terrorisme se taillera une grande part dans les débats sous la houlette de l’Algérie. Pour avoir subi dans le feu et le sang, seul et isolé du monde entier, la violence terroriste des années 90, l’Algérie a acquis une grande expérience. Un capital qui lui a valu, aujourd’hui, le statut de maitre du contre-terrorisme et d’expert dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme violent. Le fait donc qu’elle ait la main sur le dossier de la lutte contre le terrorisme n’est pas un hasard pour l’Algérie. C’est le produit d’une reconnaissance internationale. En 2015 déjà et pour revenir à l’Accord d’Alger, ce fut sous l’égide des Nations unies que toutes les parties rivales maliennes de l’époque ont fini par cesser les hostilités entres elles et siéger autour d’une table pour négocier une issue politique à la crise chez le voisin. Que des aventuriers et assoiffés de pouvoir viennent aujourd’hui verser du fiel sur le pays qui a réussi, loin de toute prétention, à soustraire les frères maliens à la spirale de violence et à l’ingérence des puissances de l’OTAN, ils se trompent complétement d’ennemi. Mais, derrière cette agitation de la junte malienne, il y a d’abord les déclarations de notre ministre des Affaires étrangères qui dérangent. A ce propos, Ahmed Attaf, qui a fait le 30 décembre dernier, le bilan de l’action diplomatique nationale, a affermé le refus d’Alger de classer dans la case de « groupes terroristes » des parties maliennes qui siégé à Alger autour de l’accord politique de l’époque. Secundo, il y a aussi la volonté de l’Algérie d’aider le Burkina-Faso dans la lutte contre le terrorisme. Une position exprimée publiquement, à la mi-décembre dernier, par la voix de la secrétaire d’Etat, auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, Selma Bakhta Mansouri, a été reçue, à la mi-décembre dernier, par le président du Burkina Faso, Ibrahim Traore. Ceux qui dirigent le Mali aujourd’hui ont été prompts à céder au chant des sirènes d’un voisin marocain qui leur a promis mont et merveilles pour accéder sur l’Atlantique en feignant de savoir que le plan est une violation du droit international contre les territoires sahraouis. Mais, ces mêmes dirigeants putschistes ont tourné le dos aux pays qui a sauvé le voisin du chaos.
L’Algérie, n’en déplaise à ses détracteurs, est un acteur incontournable dans la lutte contre le terrorisme et un artisan de la paix dans la région et l’Afrique.
Farid Guellil