Dans un extrait vidéo, largement diffusé sur les réseaux sociaux, la position de la Société marocaine des droits de l’Homme sur la question du Sahara occidental a été exprimée clairement par son président Aziz Ghali : l’autodétermination. Aziz Ghali a expliqué qu’après que la question sahraouie soit entrée dans la phase de négociations entre le gouvernement marocain et le Front Polisario, la position de la Société marocaine des droits de l’Homme, qu’il préside, prévoit une solution négociée qui satisfasse toutes les parties et épargne à la région le fléau de la guerre. À la question de savoir si ce que réclame l’association s’inscrit dans le cadre de l’autonomie dans la région du Sahara occidental, Aziz Ghali a démenti, soulignant que la solution est d’aller à un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Cette déclaration a déclenché une vague de colère dans le Makhzen déjà confronté à de multiples positions d’institutions et d’organisations internationales qui confortent la lutte du peuple sahraoui pour ses droits nationaux. Ainsi, mercredi dernier, le Groupe de Genève pour le soutien à la lutte du peuple sahraoui a organisé, à Genève, un colloque qui a souligné l’exigence de la mise en œuvre de la résolution 1514 adoptée en décembre 1960, il y a 64 ans, par l’Assemblée générale des Nations unies sur l’octroi de l’indépendance aux peuples coloniaux. Les participants au colloque ont appelé la communauté internationale, à sa tête l’ONU, à assumer sa responsabilité pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. La Namibie, qui préside actuellement le Groupe de soutien de Genève pour le Sahara occidental, a souligné, à cette occasion, par le biais de sa représentante, la vice-ministre des relations internationales et de la coopération, Mme Jenny Matondo, que « l’indépendance de l’Afrique restera incomplète tant que la dernière colonie africaine n’aura pas pu réaliser ses droits à la liberté et à l’indépendance ». Récemment, le président sahraoui, Brahim Ghali, a affirmé que les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), portant annulation des accords commerciaux Maroc-UE incluant de manière illégale les territoires du Sahara occidental, « se veulent une reconnaissance des droits du peuple sahraoui, que certains tentent de renier, notamment en ce qui a trait à ses richesses et à sa souveraineté sur sa patrie ». En effet, la CJUE avait rejeté, le 4 octobre dernier, le recours déposé par le Conseil et la Commission de l’Union européenne contre la décision du Tribunal européen portant annulation de deux accords Maroc-UE incluant de manière illégale les territoires du Sahara occidental, et a décidé d’annuler ces accords. La décision de la CJUE prévoit que « les accords commerciaux UE-Maroc de 2019 relatifs à la pêche et aux produits agricoles, rejetés par le peuple du Sahara occidental, ont été conclus au mépris des principes du droit de ce peuple à l’autodétermination. En octobre dernier, c’est la 4e commission de l’Assemblée générale (AG) des Nations unies, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, qui a adopté, lors de sa 79e session de haut niveau, une décision sans vote sur le Sahara occidental, en se référant à la clause liée à l’exécution de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés. La commission a rappelé toutes les décisions de l’AG et du Conseil de sécurité international sur le Sahara occidental, y compris la décision du Conseil de sécurité N 690 (1991) du 29 avril 1991. Dans sa décision, la commission a réaffirmé le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes de la Charte des Nations unies et à la décision N 1514 de l’AG du 14 décembre 1960 relative à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés. Aussi, a-t-elle souligné la responsabilité des Nations unies envers le peuple du Sahara occidental, exhortant le comité des 24 à poursuivre l’examen de la situation au Sahara occidental, en tant que territoire à décoloniser, et de soumettre un rapport y afférent lors de la 80e session de l’AG.
M. R.
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