L’ambassadeur d’Algérie aux États-Unis d’Amérique a, dans une interview au média US Today -Business Focus, publiée sur le site de l’ambassade, parlé de la coopération bilatérale en matière de sécurité et d’échange de renseignements, ainsi que le partenariat et les perspectives d’investissement économiques. Deux dossiers sur lesquels repose la coopération algéroaméricaine. Àla question de savoir comment l’Algérie évalue l’impact géopolitique mondial actuel, le chef de la mission diplomatique algérienne aux États-Unis a répondu que ce contexte présente « un défi et une opportunité » et que l’essentiel étant de « travailler ensemble. » « Le monde évolue rapidement, mais en ce qui concerne l’Algérie, nous continuerons à dialoguer avec la nouvelle administration américaine », a affirmé Boukadoum qui rappelle l’échange téléphonique qui a eu lieu entre les chefs de la diplomatie des deux pays, Marco Rubio et Ahmed Attaf, le 28 janvier 2025. « J’ai eu de multiples discussions avec la nouvelle administration (américaine, Ndlr) concernant la coopération présente et future. Nous restons ouverts et optimistes. Notre objectif est de renforcer les relations bilatérales et de contribuer à la sécurité mondiale », a-t-il ajouté à ce propos. En réponse à une deuxième question sur le rôle de l’Algérie en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies en matière de paix et de sécurité, Boukadoum rappelle que notre pays n’est pas à son premier mandat au CSNU surtout qu’il était lui –même membre de la mission algérienne lors du précédent mandat. « Notre approche n’est pas de promouvoir les intérêts strictement algériens mais plutôt de plaider en faveur de la stabilité et de la paix à l’échelle mondiale. Nous avons été élus au Conseil de sécurité avec le soutien de l’Afrique, du monde arabe et du monde islamique, et nous prenons cette responsabilité au sérieux », a-t-il indiqué, précisant que la participation algérienne au CSNU « donne (au pays, Ndlr) un plus grand levier pour dialoguer avec les Cinq Permanents (P5) sur des questions cruciales. » L’ancien ministre des Affaires étrangères a ensuite rappelé le rôle clé de l’Algérie dans l’arrêt de l’agression sioniste à Ghaza et l’obtention d’un cessez-le-feu. « Nous nous sommes activement engagés, en particulier avec les États-Unis, ainsi qu’avec tous les membres du P5 et du A3, pour faire face à la crise à Gaza et en Cisjordanie », a-t-il fait savoir, soulignant que l’Algérie et ses partenaires ont également travaillé ensemble et se sont focalisés sur la coopération sécuritaire dans la région du Sahel comme la lutte contre le terrorisme, en sus des questions africaines, notamment les crises en RDC et au Soudan.
« Étroite coopération dans Le partage de renseignements »
Abordant sa mission diplomatique à Washington, et en réponse à la question de « US Today – Business Focus », Boukadoum s’est étalé sur l’état des relations bilatérales avec les USA, rappelant, d’emblée, le protocole d’accord signé à Alger à l’occasion de la visite du chef de l’Africom et lequel « ouvre de nouvelles voies de coopération. » « Nous entretenions déjà une étroite collaboration, notamment dans les opérations de recherche et de sauvetage et le partage de renseignements, mais notre partenariat s’étend également à la sécurité au Sahel », a répondu l’interviewé. Sur le plan économique, Boukadoum estime que les investissements américains en Algérie sont en hausse, notamment en matière d’énergie. « Les États-Unis sont un partenaire clé de l’industrie énergétique algérienne depuis plus de 60 ans, et nous assistons désormais à une diversification au-delà de l’énergie vers des secteurs tels que l’agriculture et les énergies renouvelables », a-t-il étayé ses réponses, soulignant que l’Algérie a « des engagements continus à Washington, et en Algérie dans divers domaines. Notre calendrier est chargé et nous nous engageons à atteindre nos objectifs stratégiques. Nous restons optimistes quant à l’avenir. » « pays sûr et terre d’opportunitÉs » Enfin, en réponse une question sur les opportunités et les perspectives d’investissement en Algérie, l’ambassadeur algérien estime que « L’Algérie est une terre d’opportunités », rappelant un pays vaste qui compte « une population jeune, des ressources naturelles abondantes et un large éventail d’opportunités d’investissement. » Outre la priorité accordée à l’énergie, Boukadoum cite le domaine de l’agriculture comme secteur en croissance. « Par exemple, une entreprise privée algérienne a importé 25 000 vaches américaines », souligne-t-il, mettant en valeur un pays désormais attractif pour les investisseurs étrangers. « L’Algérie est désormais un pays sûr, et on assiste à un essor du tourisme. Nous organisons des visites permettant aux touristes de découvrir l’Algérie de première main afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées plutôt que de s’appuyer sur des préjugés », a fait remarquer notre ambassadeur, citant, en plus du tourisme, le secteur minier qui regorge d’opportunités en matière d’investissement. Concernant le partenariat bilatéral, « l’Algérie est historiquement un partenaire commercial majeur des États-Unis », a indiqué le haut diplomate algérien, les États-Unis étaient, depuis 15 à 20 ans, le principal partenaire commercial de l’Algérie, avec des échanges situés entre 18 et 20 milliards USD. A propos des hydrocarbures, Boukadoum avance que « le pétrole algérien reste très apprécié en raison de sa faible teneur en soufre et de sa qualité supérieure, qui génère une prime de 2 à 3 dollars le baril. » Il cite aussi les énergies renouvelables dont le potentiel est énorme, l’hydrogène comme énergie du futur ainsi que les terres rares.
« Joyaux culturel et histoire fascinante»
A ce propos, Boukadoum rappelle le leadership de l’Algérie dans le domaine de l’énergie et son statut de partenaire « respectueux de ses engagements en matière de sécurité énergétique. » « Même dans les périodes difficiles, nous n’avons jamais manqué d’approvisionner nos partenaires. Alors que la demande énergétique algérienne augmente, nous restons déterminés à fournir des ressources fiables et durables à l’Europe et au-delà », a rassuré Boukadoum. Pour terminer, Boukadoum a fait la promotion de la Destination Algérie. « L’Algérie est un joyau caché. Que vous soyez musulman ou catholique, l’histoire de l’Algérie vous fascinera. Peu de gens savent que l’Algérie possède des centaines de sites historiques, y compris des ruines romaines, juste derrière l’Italie en nombre. Saint Augustin, l’une des figures fondatrices de l’Église catholique, était algérien. », a-t-il conclut.
Synthèse Farid Guellil
