La fille d’une femme franco-sénégalaise décédée sur un vol de la Royal Air Maroc (RAM) lors d’une escale à Casablanca à destination de Dakar a décidé de poursuivre, devant le tribunal civil de Paris, la compagnie marocaine pour non-assistance à personne en danger, ont indiqué plusieurs sources médiatiques. Prise sous l’angle du banal fait divers, cette information aurait pu passer inaperçue mais quand on remonte dans le temps pour éplucher l’historique peu glorieux de cette compagnie on découvre que la ségrégation y est érigée en mode de gestion des prestations. La RAM n’est pas à sa première incartade et selon plusieurs sources, des tribunaux européens ont traité une flopée d’affaires dénonçant l’accueil irrespectueux des clients de couleurs. Des passagers des vols de la Royal air maroc au départ de Rabat et même de Casablanca à destination de pays subsahariens, ont dénoncé une ségrégation qui régit le comportement de ses employés au sol et même embarqués. On parle de brimades, de propos injurieux et même d’accueil dans des salles d’embarquement et de débarquement en deçà des standards définis par l’agence internationale de l’aviation civile l’OACI et qui sont de véritables porcheries dépourvues de tout confort. Le quotidien « Le Parisien », paraissant samedi a indiqué que Marie Diop, la fille de la passagère décédée a levé le voile sur des comportements discriminatoires visant des gens de couleurs adoptés depuis des années par la RAM. Elle a affirmé que sa mère, Marie-Thérèse (âgée de 68 ans) est décédée sans recevoir d’aide pendant des heures lors d’un vol de la compagnie marocaine malgré des signes évidents de malaise et de nombreuses alertes émises par des passagers. Elle a ajouté que sa mère est partie seule de la ville française de Montpellier pour se rendre à Dakar au Sénégal, avec une escale à Casablanca au Maroc. La femme, qui souffre de problèmes cardiaques, souhaitait se recueillir devant la tombe de son fils enterré au Sénégal. La victime prise de malaise n’a pas bénéficié de l’assistance qu’elle avait sollicitée à Casablanca. « Elle avait pris place dans l’avion, essoufflée, épuisée, regardant le sol, marchant avec difficulté avant de devenir inerte », a affirmé sa fille. « Je m’inquiète et appelle les hôtes, ils ramènent un oxymètre de doigt et me disent qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter et qu’elle allait bien », a témoigné un passager lors de l’enquête dont les détails ont été relayés par plusieurs médias français et sénégalais. Après près d’une heure plus tard, un autre passager tire la sonnette d’alarme pour alerter les stewards et hôtesses de l’air, mais aucune mesure n’a été prise. Finalement, un médecin qui voyageait à bord du vol a pris une bombonne d’oxygène pour placer le masque sur le visage de Marie-Thérèse qui était déjà morte et le personnel embarqué le savait mais pour ne pas faire paniquer les passagers a préféré jouer à l’ignorant. « Je n’oublierai jamais ce coup de fil, en pleine nuit, m’annonçant son décès. Elle était en détresse, mais l’équipage de l’avion n’a rien fait. Elle est morte là, seule, ignorée, sous les yeux de tous », a déploré sa fille Marie Diop qui a donc décidé de poursuivre la RAM au civil devant le tribunal judiciaire de Paris. Selon l’avocat de la famille, la mort est liée « à la négligence de la part du personnel navigant qui a non seulement ignoré les différentes alertes émises pendant le vol concernant l’état de santé de la passagère, mais a, de surcroît, manqué d’exercer les gestes de premiers secours auxquels il est pourtant formé ». Par ailleurs, selon le site d’informations et d’analyses « La Nouvelle Tribune », certains pensent qu’il ne s’agit pas d’un simple dysfonctionnement, mais d' »un aveuglement alimenté par des comportements raciaux ». Il faut rappeler que la Royale Air Maroc, qui se vante d’être le transporteur des touristes en visite au Maroc, n’accorde que peu d’intérêt à sa clientèle subsaharienne.
Cet épisode malheureux rappelle les traitements inhumains auxquels sont confrontés les migrants subsahariens qui se font voler tous leurs biens et maltraiter avant d’être jetés en plein désert. Il rappelle également comment des gendarmes et des policiers marocains ont commis un véritable carnage en tirant, sans ménagement, sur des clandestins désarmés qui tentaient de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta. C’est ça la nature raciste du Makhzen et il ne rate aucune occasion pour la manifester.
Slimane B.