À quelques jours du lancement de la nouvelle saison de Ligue 1 Mobilis, la Ligue de football professionnel (LFP) convoque ses commissaires aux matchs pour une réunion stratégique. L’objectif est clair : professionnaliser davantage l’organisation et éviter les failles qui ternissent parfois l’image du championnat national.
La tenue de ce conclave, prévu aujourd’hui à Beni Messous, illustre l’importance que l’instance dirigée par Mohamed El Amine Mesloug accorde à la rigueur organisationnelle. Dans l’histoire récente du football algérien, les critiques récurrentes sur l’arbitrage et la logistique des rencontres ont souvent jeté une ombre sur les compétitions locales. Cette réunion, ouverte partiellement à la presse, s’inscrit donc dans une volonté de rompre avec certaines pratiques jugées dépassées. La LFP entend surtout donner plus de moyens et de responsabilités aux commissaires aux matchs, véritables chevilles ouvrières de l’organisation. Leur rôle ne se limite pas à contrôler le bon déroulement administratif des rencontres, mais touche également à la sécurité, à la fluidité des procédures et à la coordination entre les différents acteurs présents dans un stade. C’est précisément ce maillon qui sera renforcé à travers la rencontre de lundi, où un plan de travail pratique sera exposé.
Un rendez-vous sous le signe du professionnalisme
Le communiqué de la LFP souligne que cette initiative vise à « rehausser le niveau d’organisation du football national selon les normes du professionnalisme ». Cette phrase résume à elle seule la direction que souhaite emprunter la Ligue : passer d’un modèle parfois artisanal à une gestion inspirée des standards internationaux. La réussite de cette démarche dépendra non seulement de la formation des commissaires, mais aussi de leur capacité à appliquer de manière uniforme les procédures établies. La présence du président de la LFP, Mohamed El Amine Mesloug, à la tête de la réunion, confirme également l’importance que l’instance accorde à cet événement. Un signal fort envoyé aux clubs et aux supporters : la saison 2025-2026 doit s’ouvrir sur des bases solides. La Ligue affirme ainsi vouloir répondre aux attentes de la « famille du football », terme utilisé pour rappeler que le championnat n’appartient pas seulement aux dirigeants, mais aussi aux joueurs, aux encadreurs et au public. Au-delà de la dimension organisationnelle, la réunion de Beni Messous servira aussi de rappel à l’ordre, dans un contexte où la Fédération algérienne de football (FAF) et la LFP tentent de redorer l’image du championnat. Ces dernières années, plusieurs rencontres ont été entachées de retards, de contestations administratives ou de problèmes de sécurité. Une telle réunion constitue donc un moment charnière pour corriger ces lacunes.
Une reprise déjà chamboulée
Le calendrier de la première journée de Ligue 1 Mobilis (21, 22 et 23 août) a déjà connu ses premiers ajustements. Les deux grands chocs attendus par les supporters, MC Alger-CR Belouizdad et JS Kabylie-USM Alger, sont reportés à une date ultérieure. La raison est sportive : plusieurs joueurs de ces équipes sont retenus avec la sélection nationale A’ qui dispute le Championnat d’Afrique des nations (CHAN-2024, reporté à 2025) au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda.
Ce report rappelle les difficultés récurrentes de coordination entre calendrier national et engagements internationaux. Toutefois, il témoigne aussi de l’importance accordée aux sélections algériennes, notamment cette équipe A’ considérée comme une vitrine pour les talents locaux. En attendant, les autres affiches de la première journée se dérouleront normalement, offrant au public une mise en bouche avant les grands derbies de la capitale.
Pour les supporters, impatients de retrouver les stades, ces reports sont certes frustrants, mais ils s’inscrivent dans une logique de valorisation de la sélection nationale. Dans l’histoire du football algérien, de telles adaptations ne sont pas nouvelles : déjà lors des années 1980 et 1990, les championnats avaient connu des réajustements similaires pour permettre aux joueurs de porter haut les couleurs du pays.
Une saison placée sous surveillance
Avec cette réunion, la LFP affiche donc une volonté de préparer le terrain d’une saison plus structurée. Le défi reste immense : concilier l’attente des supporters, l’exigence des clubs et la nécessité de professionnaliser toutes les étapes de l’organisation. La réussite passera inévitablement par une meilleure communication entre commissaires, arbitres, délégués et dirigeants de clubs.
Le rendez-vous de Beni Messous ne sera qu’un premier pas. La question est désormais de savoir si ces efforts suffiront à redonner confiance à un public passionné, mais souvent désabusé par les dysfonctionnements. La saison 2025-2026 apportera sans doute ses réponses, dans les stades comme en dehors.
Mohamed Amine Toumiat
