C’est aujourd’hui que les députés de la huitième législature voteront, dans l’après-midi (à 15H), pour désigner leurs candidats au bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) ainsi qu’aux commissions permanentes.
Les députés coloreront ainsi la session parlementaire en cours avec le renouvellement des 9 vice-présidents de l’APN, alors que le poste de président, Saïd Bouhadja, n’est pas concerné. La liste des vice-présidents est renouvelée chaque année, et qui composera ainsi avec le président de bureau de l’hémicycle, qui a une compétence sur l’organisation et le fonctionnement interne de l’APN. La liste actuelle des vice-présidents de l’APN comprend neuf députés, à savoir Djamel Bouras, Mohamed Messaoudja, Abdelkader Hadjoudj, Laïb El-Hadj, Boudjemaâ Terchi, Amine Senouci, Fouzia Bensahnoune, Ismaïl Mimoune et Mohamed AbiIsmaïl. Après leur installation, les vice-présidents procèderont directement à l’installation des 12 commissions permanentes de l’APN. Pour cette nouvelle législature issue des élections de mai dernier, le renouvellement des commissions permanentes a provoqué une grogne et un jeu de coulisses au palais Zighout Youcef. En effet, les députés de 4 groupes parlementaires – Alliance Nahda-Adala-Bina, TAJ, MPA, Front Moustakbal – ont tenté de faire pression sur le président Bouhadja pour faire adopter le nouveau règlement intérieur avant le vote de renouvellement des structures de la chambre basse du Parlement. Craignant que ce vote ne soit qu’une formalité puisque à l’accoutumée un consensus est toujours trouvé entre FLN et RND au détriment des autres formations, ces groupes parlementaires ont appelé à se conformer aux nouvelles dispositions de la Constitution de 2016 en votant sur le nouveau règlement intérieur avant le renouvellement des structures. L’ampleur de ce mécontentement a même conduit à houleux débat dans les séances plénières du parlement. Malgré les appels insistants, le président de l’APN Bouhadja et son bureau n’ont pas répondu favorablement et l’adoption du nouveau règlement intérieur, qui devrait intervenir normalement depuis déjà des semaines, a finalement été reportée à la prochaine session parlementaire. Et c’est le groupe parlementaire du FLN, de loin le plus grand groupe à l’APN, qui en est à l’origine. Même Saïd Bouhadja, qui était pourtant favorable à l’adoption de ce projet lors de l’actuelle session, a dû, face aux pressions du FLN, battre en retraite. Au FLN, le SG de parti Djamel Ould Abbès a déjà désigné la veille un nouveau chef pour son groupe parlementaire qui dispose de la majorité absolue à l’APN. Il s’agit d’un allié de taille, Mouadh Bouchareb, député de Sétif, qui remplacera ainsi Saïd Lakhdari désigné récemment membre du bureau politique. Ould Abbès, par contre, a décidé de céder aux revendications de ses députés et de laisser la voie libre à travers l’urne pour concourir aux postes dans les différentes commissions de l’APN. La course sera rude, selon des observateurs, qui imputent par ailleurs le choix de Ould Abbès pour l’urne et non pas la cooptation comme auparavant par souci de voir les rangs de ses opposants grossir, après que les changements opérés récemment dans le bureau politique ont eu l’effet contraire. Ould Abbès avait auparavant adressé une note à son groupe parlementaire signifiant sa décision d’organiser des « élections libres et démocratiques concernant l’ensemble des postes à pourvoir». Les appétits sont voraces quand à la vingtaine de ces postes de responsabilité qui sont ceux de vice-président, présidents des commissions permanentes, vice-présidents de ces mêmes commissions, ainsi que les postes de rapporteurs. Très convoitées par les députés, les désignations à de tels postes ont souvent créé des rivalités, voire surtout des tensions au sein du groupe parlementaire de l’ex-parti unique. «Pour consacrer le principe d’égalité des chances entre mesdames et messieurs les députés du parti et dans l’objectif de vous permettre de réaliser vos ambitions légitimes d’occuper des postes de responsabilité au niveau des structures de l’Assemblée », a écrit Ould-Abbès dans sa note.
Hamid Mecheri
