En réaction à la décision du chef de l’État de remplacer le couffin de Ramadhan par des allocations financières décaissées par chèque ou par monétique, la présidente du Croissant rouge algérien (CRA) a appelé à l’accélération de la mise en place du fichier national des familles en difficultés, afin d’éviter de tomber dans les mêmes erreurs.
Interrogée, hier, lors de son passage au Forum du Courrier d’Algérie, quant à ce nouveau mode opératoire qui sera mis en place, Saïda Benhabylès a jugé que « la réussite de celui-ci dépend sine qua non de l’identification du nombre de familles nécessiteuses en Algérie ». Tout en exprimant sa « satisfaction » et sa « gratitude envers le président de la République », qui a pris cette décision lors du dernier Conseil des ministres, l’hôte du Forum a signalé qu’ « un travail méticuleux devrait être lancé afin de définir qui a réellement besoin de l’aide de l’État et d’éviter de refaire les mêmes erreurs du couffin ». En ce sens, l’infatigable militante a tenu à rappeler, que le CRA n’a pas cessé de plaider, depuis 2014, pour revoir le mode opératoire en place car, selon elle, « il a porté atteinte à la dignité des personnes».
S’étalant davantage sur les listes des familles nécessiteuses, l’intervenant a jugé que « toutes les parties concernées doivent s’impliquer ». Dans le détail, elle dira qu’un travail est en cours et concerne « les départements de l’Intérieur et des Collectivités locales, la Solidarité nationale, des Affaires religieuses, le CRA, les associations caritatives et les comités de quartier qui vont se pencher sur la question de l’élaboration des listes des nécessiteux». Toutefois, elle a jugé qu’ «il est impératif de revenir aux anciennes méthodes», étant donné que de «nombreux algériens ont des revenus honorables sans qu’ils soient adhérents à la Sécurité sociale».
«Les élus demandaient aux bénéficiaires de livrer des certificats de non-affiliation à la Sécurité sociale, or que le document ne suffit pas à lui seul de connaître la situation financière d’une famille », a-t-elle expliqué. Pis encore, la présidente du CRA a critiqué les agissements de certains élus en doutant de leur « bonne foi » dans l’élaboration des listes des bénéficiaires du dit couffin, en estimant que « les élus sont des représentants des partis politiques en quête de voix électorales », accuse-t-elle.
Pour ce qui est des actions menées par le CRA, au cours du mois sacré du Ramadhan, l’infatigable militante a indiqué que « la solidarité n’est pas conjoncturelle». À cet effet, Mme Benhabylès a soutenu que «le CRA n’a pas mis en place un programme spécial pour le Ramadhan, mais repose sur sa stratégie qui a été adoptée depuis 2014 et qui consiste à bannir la solidarité conjoncturelle ». « La solidarité ce n’est pas seulement au Ramadhan», a-t-elle martelé, en précisant que «le CRA œuvre à vulgariser la culture de la solidarité».
«La solidarité ce n’est pas donner à manger seulement mais c’est de s’imprégner de nos valeurs», a encore soutenu l’ancienne ministre de la Solidarité nationale. Néanmoins, elle a tenu à noter que les «colis alimentaires distribués par le CRA, sont évalués à plus de 7 000 DA afin de répondre aux besoins croissants des nécessiteux durant le mois sacré du jeûne.
Lamia Boufassa