Accueil ACTUALITÉ Réforme de l’école : Benghebrit tire sur ses détracteurs

Réforme de l’école : Benghebrit tire sur ses détracteurs

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La scène nationale ressasse ces jours-ci un débat considéré stérile. Alors que nous sommes aux portes de la rentrée scolaire, celle-ci s’est incontestablement politisée de manière excessive face aux innombrables pressions exercées par les islamistes.

En effet, la ministre de l’Éducation nationale fait face à une cabale honteuse, montée par le courant islamo-conservateur. Courageusement, Nouria Benghebrit mène une lutte inédite pour sortir l’École algérienne du gouffre. Réunissant, avant-hier, les directeurs de l’Éducation des 48 wilayas, la ministre n’a pas mâché ses mots à l’encontre de ses détracteurs qui n’ont pas cessé de remettre en cause la Réforme du système éducatif. À cette occasion, la ministre n’a pas manqué d’assurer qu’aucune matière ne serait exclue des épreuves du Baccalauréat et que les propositions examinées avec les partenaires sociaux seraient soumises prochainement au Conseil des ministres. De même, Benghebrit évoque des «rumeurs» au sujet d’une prétendue décision de suppression de la matière de l’éducation islamique, dans le cadre de l’application des réformes. Ne se limitant pas à démentir, la première responsable de ce département a ajouté que «cette question n’a jamais été évoquée au niveau du ministère». Elle a précisé dans ce sillage que les points examinés avec les partenaires sociaux, concernant l’examen du Baccalauréat, portaient notamment sur «la non annulation d’aucune matière, le mode d’évaluation continue, la réduction des jours d’examen et l’application progressive des propositions». Ces propositions «seront réexaminées tout en tenant compte des observations soulevées lors du Conseil de gouvernement concernant cette question avant de les soumettre au Conseil des ministres», a-t-elle souligné. S’agissant de la deuxième génération des programmes scolaires à adopter à partir de la prochaine rentrée scolaire, la ministre a démenti tout retard dans le contenu qui a été révisé en 2009, et dont les objectifs avaient été présentés, lors d’un symposium tenu en juillet 2015. Les améliorations apportées aux programmes n’opèreront aucune modification profonde dans le secteur de l’Éducation», a insisté la ministre. Benghebrit a, par ailleurs, annoncé une réunion avec les partenaires sociaux, mardi prochain, pour examiner des questions telles que la rentrée scolaire et le dossier de la retraite. Cette mise au point devrait suffire à faire taire les mauvaises langues. Mais rien ne dit que ces dernières ne reviendront pas à la charge dans les tout prochains jours, sur d’autres questions d’ordre idéologique ou simplement organique pour freiner la dynamique des réformes de l’Éducation nationale. Dans cette optique, la ministre se dit s’attendre à de nouvelles attaques concernant la réforme de l’Éducation après la polémique autour du projet de la réforme du Baccalauréat et regrette l’instrumentalisation de l’École à des «fins personnelles». «Il faut s’attendre à davantage de fausses informations et de rumeurs autour du travail effectué par le ministère (de l’Éducation nationale concernant la réforme). Pourquoi ? Parce que cette année est celle des échéances politiques, dont la principale est les élections législatives», avertit la ministre qui semble s’habituer à ces situations de polémique. «Si les ambitions de certains sont légitimes, il est malheureux de constater l’utilisation de l’Ecole comme un moyen pour concrétiser des objectifs personnels», a-t-elle martelé. Dans sa «sagesse», Mme Benghebrit adresse un message à l’opinion nationale sur les priorités d’un secteur névralgique. Pour elle, l’École doit être au-dessus de toute autre considération. «Une école, stable et de qualité, est notre défi et l’on peut le relever», a-t-elle estimé avant d’appeler à resserrer les rangs: «il est urgent de nous rassembler tous, quel que soit notre niveau d’intervention autour d’un objectif commun, celui de placer l’intérêt de l’apprenant au-dessus de toute autre considération, il y va du progrès de notre patrie».
Enfin, il est à noter que, loin de tout débat pédagogique de fond, les islamistes veulent, encore une fois, faire de l’École leur cheval de bataille politique, pour pouvoir en tirer les dividendes, lors des importantes échéances électorales de l’année prochaine. En effet, à peine la rentrée scolaire annoncée, ces derniers multiplient les sorties médiatiques, afin de remettre en cause l’ambitieux programme de la ministre.
Benghebrit qui, depuis son installation à la tête de ce ministère névralgique, a dû faire face à des campagnes infondées, haineuses, et d’une rare violence, menées par ces usurpateurs d’opinion, qui sont prêts à tout pour arriver à leur but. Rappelons que ces islamistes qui ont, à maintes reprises, remis en cause la réforme de l’École sous prétexte que la ministre veut supprimer ce qu’ils appellent matières d’«identité nationale» étaient les premiers à dénoncer l’officialisation de tamazight dans la nouvelle Constitution.
Lamia Boufassa

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