Au début du mois, neuf pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses partenaires (le groupe « OPEP + »), dont l’Algérie, avaient annoncé –soudainement, selon les observateurs, une réduction volontaire et coordonnée de la production de brut de leur production quotidienne d’un total d’environ 1,65 million de barils par jour, à partir de mai jusqu’à la fin de cette année. Cette réduction se met, donc, en place à partir de ce lundi. Le but avancé par les pays de l’OPEP+, était de parvenir à la stabilité du marché mondial de l’énergie à la suite d’une forte baisse des prix du pétrole le mois précédent conséquence de l’effondrement bancaire aux Etats-Unis et en Europe. Ils ont eu raison puisque les prix du pétrole ont augmenté vendredi avec les coupes de production imminentes de certains pays de l’Opep+, malgré des craintes persistantes de récession mondiale, ont noté les experts qui ont évoqué le ralentissement de l’économie américaine qui s’est confirmé au premier trimestre, pesant sur les cours du brut en ravivant les appréhensions d’une demande moins robuste dans le premier pays consommateur de pétrole au monde. Cela dit, « les inquiétudes concernant la demande ne sont pas encore étayées par des données concrètes », rappelle Carsten Fritsch, de Commerzbank, qui souligne que la consommation d’essence a fortement augmenté aux États-Unis la semaine passée. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’était le dernier jour de cotation, a gagné 1,49% à 79,54 dollars. En application de la décision prise début avril, l’Algérie procède, à partir de lundi, et jusqu’à la fin de l’année en cours, à une réduction « volontaire » de son quota de production de pétrole de 48.000 barils/jour. Les autres réductions quotidiennes sont réparties comme suit : Russie et Arabie saoudite (500 000 barils, chacun), Irak (211 000 barils), Emirats arabes unis (144 000 barils), Koweït (128 000 barils), Kazakhstan (78 000 barils), Sultanat d’Oman (40 000 barils), Gabon (8 000 barils). Le ministère de l’Energie et des Mines avait expliqué que « cette réduction volontaire est une mesure préventive qui s’ajoute à la réduction de la production (de deux millions de barils par jour déjà en cours) convenue lors de la 33e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP du 5 octobre 2022 ». Pour les spécialistes qui avaient commenté cette décision, l’OPEP + a procédé à une réduction préventive pour surmonter toute faiblesse potentielle de la demande due à la crise bancaire émergente. « Il est dans l’intérêt de l’énergie mondiale de maintenir les prix mondiaux du pétrole au bon niveau », avait alors déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. De son côté, le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, Alexandre Novak, avait justifié une telle mesure par la période « de forte volatilité » et « d’incertitude » sur le marché de l’or noir. Il y a quelques semaines, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, cité dans un communiqué du ministère à propos des développements observés sur le marché pétrolier international, avait prévenu contre l’adoption de mesures unilatérales et de législations visant à « dévoyer les mécanismes » du marché pétrolier international, et souligné que de telles mesures pourraient créer « les conditions d’une instabilité durable du marché ».
M. R.