Nouria Benghebrit, la ministre de l’Éducation nationale, s’est voulue rassurante et très critique, hier à Alger, au sujet du secteur qu’elle gère. En effet, interpellée au sujet des différents examens, comme ceux du Baccalauréat, du brevet de l’enseignement moyen ou encore la 5ème, qui a attendent les élèves au tournant, elle affirmé qu’il ne s’agit pas de se contenter de l’exécution des programmes d’enseignement mais de la qualité de cette exécution. «Nous œuvrons aussi bien à l’amélioration de la qualité de l’enseignement que des conditions de séjour des élèves dans les structures éducatives », a-t-elle insisté. Les élèves, au sortir d’une grève qui aura duré avec les conséquentes y afférentes, sont en effet bien malmenés et les parents d’élèves ainsi que la société civile ont été cordialement invités par la ministre à apporter leur concours afin de faire front à la situation qui caractérise le secteur de l’éducation. Tels qu’ils se présentent, les statistiques indiquent le taux d’exécution des programmes oscille, jusqu’au début du mois de février entre 75 et 80%. Sur le même registre, la ministre a annoncé qu’une commission de travail, dans laquelle siègent les représentants des syndicats du secteur, a été installée le matin même avec pour principale mission d’entamer des consultations entre les deux parties à propos des dysfonctionnements du statut particulier des fonctionnaires du secteur de l’éducation. La ministre a pris soin d’indiquer que tous les corps exerçant dans le secteur de l’Éducation sont concernés.
Il s’agit d’équité entre les corps et ce qu’autorise la Fonction publique. La situation qui prévaut dans le secteur de l’Éducation interpelle également le Premier ministre et le gouvernement dans son ensemble, a martelé la ministre. Elle a également cité le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPE) dont elle a dit expressément que leurs revendications ne relèvent pas des seules prérogatives du ministère de l’Éducation nationale. «Il n’est pas possible d’intégrer automatiquement les contractuels et les vacataires. Toute demande doit passer par le filtre de la loi et de la règlementation », a-t-elle également tranché. Dans le même ordre d’idées, Nouria Benghebrit a fait la promotion de la charte d’équité et de stabilité dont elle dit qu’elle a adressé une copie aux partenaires sociaux afin de dégager, a-t-elle assuré, une feuille de route commune. Sur le même registre et interpellée au sujet de la régression du niveau de l’élève, elle a relativisé le jugement arguant que ce sont les parents en premier lieu qui font ce constat. Et pour la ministre d’expliquer qu’elle allait faire en sorte que les différentes commissions du secteur se réunissent avant le début de l’année scolaire.
Cette même année scolaire dont elle dit qu’elle se finit de manière précoce et débute en retard. Il faut faire en sorte que le premier cours se déroule effectivement le 7 septembre, a-t-elle enchaîné. «Nous restons vigilants à la formation continue des enseignants et quant à leur volonté d’améliorer le niveau scolaire de leurs élèves », a-t-elle affirmé d’un autre côté.
Les concours de recrutement, prévus au mois de mars dernier, se dérouleront à compter du 22 avril en cours, a-t-elle également annoncé. Les postes ouverts en direction des diplômés universitaires sont de l’ordre de 19 262 postes à pourvoir dont 9 012 pour le cycle primaire, 6 850 pour le moyen et 3 400 pour le secondaire, avec cette précision sur laquelle a insisté la ministre, c’est qu’il s’agit d’un concours de recrutement avec étude des dossiers déposés par les postulants. En ce qui a trait aux examens, ils concernent quelque 45 000 postes pour les professeurs principaux et les professeurs-formateurs. En ce qui les concerne, les concours pour les postes administratifs devraient être lancés avant la fin de l’année 2015 avec cette précision que ceux visant à pourvoir les postes de chefs d’établissement doivent être organisés avant le début de la rentrée scolaire 2015-2016.
Le poste de superviseur est ouvert à tout détenteur d’un DEUA sans exclusion d’une quelconque spécialité. Par ailleurs, la ministre a indiqué que la Commission nationale pédagogique planche actuellement sur la réécriture et la reformulation des livres scolaires avec une exigence, celle d’intégrer les écrivains et intellectuels algériens qui se sont exprimés dans les langues arabe, française et tamazight mais, a-t-elle souligné, en perspective de l’année scolaire 2016-2017.
Enfin, elle a rappelé que près de 600 000 fonctionnaires seront mobilisés pour assurer le bon déroulement des examens. La session 2014-2015 du baccalauréat se déroulera du 7 au 11 juin prochain avec 853 000 candidats. Le Bac blanc débute à compter du 17 mai et le Bac sportif entre le 02 et le 20 mai. Le brevet de l’enseignement moyen concerne 542 000 candidats et la 5ème 648 372 candidats.
Mohamed Djamel