La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a définitivement rejeté, jeudi, le recours déposé par le candidat d’extrême droite, Calin Georgescu, contre l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle roumaine de novembre, qu’il avait remportée à la surprise générale.
La Cour estime que compte tenu de la structure constitutionnelle de la Roumanie, et conformément à sa jurisprudence, un candidat à l’élection présidentielle ne peut se prévaloir des dispositions de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protègent les élections des membres du Parlement. Elle souligne que selon la Constitution roumaine, le Parlement est laseule autorité législative du pays, et que le président, s’il est en « interaction » avec le corps législatif, « n’est pas pour autant un élément de celui-ci ».Elle rejette ainsi la requête de Calin Georgescu, qui s’appuyait sur une disposition visant à protéger les membres du « corps législatif » et ne s’applique donc « pas à l’élection du chef de l’Etat ».La Cour européenne écarte les autres griefs présentés par le candidat d’extrême droite pour « défaut de fondement », estimant que ces arguments ne se rattachent pas à des droits protégés par la Convention. La décision de la CEDH est définitive. Dans une procédure d’urgence, fin janvier, elle avait déjà rejeté une précédente requête de Georgescu portant sur les mêmes faits. Les juges de la Cour constitutionnelle roumaine ont annulé, à l’unanimité, l’élection le 6 décembre, deux jours avant la date prévue du deuxième tour. En s’appuyant sur des renseignements déclassifiés faisant état de tentatives de manipulations de l’élection, la Cour constitutionnelle estimait que le scrutin avait été vicié.
Georgescu était arrivé en tête avec plus de 20% des voix. Le gouvernement roumain a fixé les dates de la nouvelle présidentielle, à savoir le premier tour aura lieu le 4 mai et un second tour le 18 mai, si aucun candidat ne remporte plus de la moitié des suffrages.
R. I.