Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe armé M23 ont repris les pourparlers de paix à Doha, ont affirmé les autorités qataries, ont rapporté hier, des médias locaux et étrangers.
«Nous avons reçu ici à Doha les deux parties, la RDCongo et le M23 (…) pour discuter de la mise en oeuvre de l’accord de principe qui a été signé à Doha», a déclaré, mardi, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, lors d’un point presse. Après trois mois de pourparlers au Qatar, les deux parties ont signé une déclaration de principe le 19 juillet, réaffirmant « leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent », dans la foulée de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin. Le gouvernement et le M23 avaient alors convenu d’élaborer un ensemble de mesures, notamment un mécanisme d’échange de prisonniers, avant d’entamer le 8 août des négociations formelles en vue d’un accord de paix global devant être signé au plus tard le 18 août. Selon M. Ansari, les discussions en cours portent notamment sur « un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, ainsi que sur l’échange de prisonniers et de détenus ». « Les deux parties sont toujours à Doha pour discuter de ces questions », a-t-il déclaré, ajoutant que les pourparlers étaient coordonnés avec les Etats-Unis et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Filippo Grandi « Les progrès politiques sont essentiels pour résoudre la crise des réfugiés en RDC »
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré à Kinshasa que les récents engagements pris entre la RD Congo et le Rwanda avaient ouvert la voie à des étapes concrètes en matière de rapatriement des réfugiés, estimant « essentiels » les progrès politiques pour résoudre la crise des réfugiés en RDC. S’exprimant à l’issue de sa rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi dans la capitale congolaise, Kinshasa, sur la mise en œuvre des engagements relatifs aux réfugiés et aux personnes déplacées internes, M. Grandi a indiqué que cette ouverture a déjà permis d’obtenir des résultats concrets.
Ces derniers jours, environ 600 réfugiés rwandais vivant en RDC ont été rapatriés dans le cadre du mécanisme tripartite convenu par Kinshasa, Kigali et le HCR. « On a eu l’autorisation des deux Etats, dans ce contexte tripartite, de les rapatrier et ils sont rentrés de façon correcte chez eux », a-t-il dit. La RDC accueille actuellement 515.381 réfugiés, dont 201.568 Rwandais, selon le HCR. Parallèlement, 1.224.592 Congolais vivent comme réfugiés dans les pays voisins, dont 78.787 au Rwanda. A l’intérieur de ses frontières, la RDC comptait 5,92 millions de personnes déplacées en date du 31 mars dernier, soit le deuxième total le plus élevé d’Afrique, a précisé M. Grandi. Le chef du HCR a toutefois averti que les défis humanitaires restaient importants, alors que les violences armées persistaient dans l’est de la RDC, notant que 260 groupes armés demeuraient actifs dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri, de Maniema et du Tanganyika.
« Ces groupes armés nationaux et étrangers sont responsables de violations graves des droits de l’Homme et se battent pour le contrôle des ressources minières », a-t-il dénoncé. Lançant un appel aux bailleurs de fonds internationaux, M. Grandi a en outre exhorté à faire correspondre les progrès politiques avec des avancées humanitaires, insistant à ce que les initiatives politiques se traduisent concrètement à la faveur des personnes qui sont dans des situations de conflits, y compris les réfugiés et les déplacés. Le Haut-Commissaire a également rappelé que le retour des déplacés et des réfugiés devait rester volontaire.
R. I.