Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, lance une instruction pour l’élaboration d’un programme éducatif à destination des jeunes algériens pendant le mois sacré de Ramadan. L’école finie et outre tirer profit des bienfaits spirituels purifiant l’âme et l’esprit, il s’agit d’occuper toute cette jeunesse et de la faire profiter pleinement des vacances estivales surtout en ce mois particulier pendant lequel les habitudes de chacun sont quelque peu perturbées. Cette année encore, le mois de Ramadan coïncide avec le début des grandes vacances scolaires et la saison estivale et la majorité des familles préfèrent reporter leurs projets de vacances à court terme au grand dam des enfants et des jeunes rapidement gagnés par l’ennui. Afin de lutter contre cette « oisiveté », facteur de déviance selon le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mr Bedoui, ce dernier a instruit les walis à mettre en place des programmes d’animations à destination des jeunes – filles et garçons, sans marginalisation aucune précise la directive – dans les circonscriptions et les quartiers dont ils sont responsables. Le principal objectif est l’action civique avec la « promotion d’actions recréatrices, de loisirs culturelles et artistiques, pour vulgariser les valeurs de citoyenneté » précise la directive du ministère. Un moyen aussi de lutter contre les formes de délinquances qui ont paradoxalement tendance à augmenter pendant le mois de Ramadan. En juillet 2015, plus de 3 100 personnes ont été arrêtées par la police à Alger, soit plus de 100 arrestations en moyenne par jour, selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) pour divers délits allant de l’usage et de la détention de stupéfiants ou de substances illégales au port d’armes prohibées.
Le début du jeûne étant prévu aux alentours du 6 juin prochain, le temps est donc compté pour les collectivités locales pour élaborer un riche programme avec des activités « saines et attractives ». Les autorités en charge et les partenaires locaux ont pour mission la constitution de groupes de travail présidés pour chaque wilaya par le wali, le wali délégué, le chef de daïra et le président d’Assemblée populaire communale (APC) et composés de représentants d’associations, de spécialistes du secteur culturel et des sports, mais aussi de psychologues afin de mettre en place un programme adapté et « d’offrir à la jeunesse des alternatives attractives et polyvalentes devant transformer les espaces publics en lieux de convivialité ». La préoccupation et l’intérêt des pouvoirs publics pour cette frange de la population est un des « points importants du programme d’action du président de la République » a souligné le ministre du secteur. Un travail de recensement des infrastructures publiques, notamment éducatives, de la formation professionnelle, de la culture et des sports doit être établi pour accueillir les différentes manifestations « de jour comme de nuit » et en toute sécurité a précisé le ministre. à titre d’exemple comme lieu pouvant potentiellement servir de cadre à ces manifestations, on peut penser à la librairie de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep) qui récemment a inauguré son nouvel espace littéraire au 1, avenue Pasteur à Alger. En effet, cet espace est destiné à organiser des rencontres et des présentations ciblant le jeune lectorat par la programmation de rencontres littéraires. Un nouveau prix littéraire de l’Anep baptisé « Prix des amis du livre » sera justement décerné chaque année à la fin du mois de Ramadan.
Dans sa directive, le ministre a également insisté sur la participation et l’encouragement des jeunes à travers l’organisation de tournois sportifs et autres concours dans le domaine culturel afin de faire appel à leur esprit de compétition. à travers des organismes comme l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, l’Office national de la culture et d’information, l’établissement Art et Culture, les collectivités locales, l’état contribue largement à diffuser la culture et à mettre de l’animation. Les programmes répondent à la fois aux besoins exprimés par le grand public et aux orientations des pouvoirs publiques. Le but recherché étant d’accompagner les efforts de l’état visant à améliorer la qualité de vie des citoyens.
Anissa Benkhelifa
