Les forces d’occupation ouvrent le feu sur une foule affamée près d’un centre de distribution d’aide à Rafah. Des scènes d’horreur documentées en vidéo.
Une scène d’horreur insoutenable s’est encore une fois produite ce lundi à l’ouest de Rafah, dans la bande de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens ont été tués ou gravement blessés lorsque les forces d’occupation israéliennes ont ouvert le feu sur une foule affamée qui attendait devant un centre de distribution d’aide humanitaire affilié à l’organisation américaine Global Humanitarian Foundation (GHF), dans la zone dite « al-‘Alam ». Les images circulant sur les réseaux sociaux sont d’une violence glaçante : des cadavres entassés au sol, des cris déchirants, des blessés hurlant à l’aide, pendant que les tirs continuent de fuser. Les vidéos, captées au moment même où les portes du centre s’ouvraient, montrent des soldats israéliens tirer à balles réelles visant la tête et la poitrine sur des civils désarmés, dans ce qui apparaît comme une exécution de masse délibérée. Le ministère de la Santé de Ghaza a confirmé un premier bilan d’au moins 30 martyrs et plus de 200 blessés, dont de nombreux dans un état critique. Tous présentaient des blessures à la tête ou à la poitrine, ce qui atteste de l’intention létale des tirs. Un survivant, encore sous le choc, a résumé la scène « Le pain est trempé de sang. Les centres d’aide sont devenus des pièges mortels pour les affamés de Ghaza». Le correspondant de la chaîne Al-Mayadeen a rapporté que les soldats israéliens ont non seulement ouvert le feu sans sommation, mais ont également diffusé des messages humiliants via haut-parleurs, criant à la foule « Ghazaoui affamé… retourne chez toi ! » avant de déclencher une rafale meurtrière. Ce carnage s’ajoute à une longue série de tueries perpétrées autour des points de ravitaillement humanitaire, qui sont devenus des cibles systématiques dans la stratégie militaire israélienne à Ghaza.
Catastrophe sanitaire et humanitaire !
Les hôpitaux de Rafah, déjà débordés, manquent de tout : lits, médicaments, poches de sang. Le système de santé de Ghaza, démoli méthodiquement depuis des mois, ne peut plus absorber les vagues incessantes de blessés. Dans le nord de la bande de Ghaza, les bombardements se poursuivent sans relâche. Dimanche, le centre médical « Noura Al-Kaabi », spécialisé dans les soins aux insuffisants rénaux, a été totalement détruit. Selon le ministère de la Santé, 41 % des patients dialysés sont déjà morts faute de traitement. La destruction de ce centre porte un coup fatal à la survie de centaines de malades. Selon Ismaïl Al-Thawabta, directeur du bureau d’information du gouvernement de Ghaza, plus de 240 unités résidentielles ont été réduites en poussière ces derniers jours. Il accuse l’occupant de viser délibérément les civils pour briser la volonté de résistance. « Le message est clair : ou vous fuyez, ou vous mourrez. Mais notre peuple, lui, reste debout. » Depuis le 27 mai, l’occupant sioniste a mis en place un système parallèle de distribution d’ »aide humanitaire », sans coordination avec l’ONU, à travers une entité opaque appelée « Fondation humanitaire de Ghaza », soutenue par les États-Unis. Mais selon les autorités locales, ces centres improvisés sont devenus des pièges mortels : 52 Palestiniens tués, 340 blessés en une semaine seulement.
Un génocide documenté, toujours impuni
Après la perte d’une unité blindée dans le quartier de Chujaïya, l’armée israélienne a introduit une nouvelle tactique : des véhicules blindés téléguidés bourrés d’explosifs. Ces engins, d’après le quotidien israélien Maariv, contiennent jusqu’à 12 tonnes d’explosifs, et sont dirigés à distance vers des cibles urbaines avant d’être déclenchés. Une méthode visant à raser des bâtiments entiers tout en épargnant les soldats israéliens. Les habitants rapportent des secousses ressenties à plusieurs kilomètres lors des explosions. Depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023, les chiffres sont accablants: 54 470 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants, 124 693 blessés, plus de 11 000 disparus, 1,5 million de déplacés sur un total de 2,4 millions d’habitants. L’ONU estime que moins de 18 % du territoire de Ghaza reste habitable.
Les écoles, hôpitaux, lieux de culte, réseaux d’eau et d’électricité sont méthodiquement détruits. Malgré les preuves accablantes de crimes de guerre et de génocide, la majorité des États occidentaux continuent de soutenir Israël, notamment les États-Unis, qui fournissent armement, financement et couverture diplomatique. Ghaza, aujourd’hui, est devenu le cimetière d’un peuple affamé et assiégé, dont le seul crime est de vouloir vivre librement sur sa terre. À Rafah, l’aide humanitaire est devenue le piège ultime, le faux espoir qui se termine par une rafale dans la poitrine.
M. Seghilani
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