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PT : Louisa Hanoune fustige holdings et SGP

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Présentant le rapport d’ouverture de la réunion ordinaire du bureau politique du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune était sur tous les fronts, hier vendredi, et elle a écorché sur son passage nombre de personnalités algériennes publiques. En effet, la secrétaire générale du PT a décoché des flèches incendiaires contre Ali Haddad, le tout nouveau président du Forum des chefs d’entreprises, et sans le désigner nommément, elle est tombée à bras raccourcis sur le personnage, le qualifiant «d’homme d’affaires à la tête d’une oligarchie au bénéfice d’un groupuscule de personnes». Sur un ton accusateur et avec sa verve légendaire, Louisa Hanoune a épinglé l’homme d’affaires, lui reprochant notamment de se prêter à des activités de rang de ministre d’État et de pratiquer une «diplomatie parallèle» à la diplomatie du ministre en charge du département des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. La pasionaria du monde des travailleurs est allée plus loin encore contre Ali Haddad l’accusant ouvertement de «la dilapidation du foncier industriel du pays sous couvert d’investissement algérien privé alors que celui-ci ne s’acquitte même pas de l’IBS et que, de l’autre côté, a-t-elle martelé, les jeunes qui ont bénéficié de la formule Ansej sont poursuivis par la justice au moindre faux pas». Manifestement, pas du tout enthousiaste, Louisa Hanoune reproche expressément à Ali Haddad le fait qu’il s’est enveloppé d’un statut de ministre qui reçoit des délégations étrangères, alors que, a-t-elle déclaré, le Parti des travailleurs s’oppose même à la diplomatie parlementaire. L’oligarchie algérienne a bénéficié de crédits massifs et ne paye pas l’IBS dans l’impunité totale, a tranché Louisa Hanoune. Smaïl Chikhoune, le président du Conseil d’Affaires algéro-américain, a également été passé à la trappe de l’oratrice à cause de la suggestion qu’il a faite de réviser la règle d’investissements 51/49%. Même le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, n’a pas été épargné par les critiques puisque la secrétaire générale du PT considère que le modèle économique polonais, cité en exemple par le ministre pour une transition économique en Algérie, n’est en définitive qu’une forme de privatisation déguisée. Vouant aux gémonies les Holdings et les SGP, dont les bilans d’exercices n’ont pas été présentés à ce jour, Louisa Hanoune a déclaré doctement que chaque entreprise doit revenir à sa tutelle ministérielle par branches d’activités. Aussi, elle a enchaîné que son parti s’opposait à l’ouverture du capital des entreprises publiques aux «prédateurs» privés. Autre thème d’actualité à avoir été commenté par Louisa Hanoune, la protestation qui entame à In Saleh son troisième mois cache au fond, a-t-elle expliqué, une revendication identitaire de même type que la revendication amazighe. Les populations d’Algérie, dont celles du sud du pays, doivent être reconnues en tant que composante à part entière du peuple algérien. S’arrêtant plus longuement sur la protesta anti-gaz de schiste et tout en souhaitant que le dialogue ne soit pas rompu, Louisa Hanoune a insisté sur le fait que le nouveau découpage administratif ne soit pas une simple opération de saupoudrage, mais que de nouvelles wilayas soient créées, en prenant en ligne de compte les spécificités des populations et qu’à terme, que des élections municipale et législative anticipées, devraient être organisées. Sur le même registre, elle a dit espérer que la prochaine révision de la Constitution ne soit pas un simple lifting, mais une réforme en profondeur. Tout comme elle a indiqué que le mouvement de protestation d’In Saleh est dans l’impasse, Louisa Hanoune a dit espérer que les négociations ne soient pas rompues entre les syndicats et la tutelle du ministère de l’Éducation nationale. Évoquant la situation au plan international, Louisa Hanoune a déclaré saluer les efforts de Ramtane Lamamra pour la stabilité dans la région du Monde arabe et de celle du Maghreb arabe. Sur sa lancée, elle dit adopter la position officielle algérienne concernant le refus opposé par l’Algérie à la proposition du président égyptien Abdelfattah Al-Sissi, relative à la constitution d’une armée arabe sous le prétexte de combattre l’entité terroriste Daech, expliquant que cette force multinationale agira immanquablement en tant que sous-traitant pour le compte de l’Otan et les pays impérialistes. La réunion du bureau politique du PT se tient suite au conclave qui a réuni le comité central et en prélude pour les membres du BP de tenir des rencontres locales régionales et locales avec les militants de la base, a annoncé Louisa Hanoune.
Mohamed Djamel

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