Au lendemain d’une percée historique du parti allemand de l’extrême droite ’Alternative für Deutschland (AfD) aux élections régionales en Thuringe et en Saxe, Olaf Scholz , chancelier allemand a confié hier, dans ses déclarations à Reuters son désir « de voir le parti de droite radicale être exclu de tout futur gouvernement dans ces deux villes » situées, faut-il le rappeler, dans l’ex-RDA, estimant que « les résultats de l’AfD en Saxe et en Thuringe sont inquiétants.
Précisant qu’il s’exprimait avec sa « casquette de député du SPD », le chancelier allemand a exhorté les principaux partis « à former des gouvernements sans les extrémistes de droite», dans ses déclarations hier, au lendemain des résultats donnant la percée du parti de l’extrême droite (AfD) dans les deux villes précitées, doublée d’une « défaite cinglante » selon les médias locaux, pour la coalition de centre-gauche au pouvoir. À Thuringe, l’AfD est arrivée en tête avec 32,8% des suffrages exprimés, devançant nettement le parti conservateur de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) qui a recueilli 23,6% des voix. L’AfD décroche ainsi 32 sièges au Parlement régional, contre 23 pour la CDU et seulement 6 pour le SPD, le parti d’Olaf Scholz, qui termine 5e et dernier en nombre de sièges. Dans le Land voisin de Saxe, la CDU et l’AfD, au coude à coude, caracolent en tête loin devant les autres partis. Notamment devant celui d’Olaf Scholz, qui termine en 4e position avec 7,3% des voix, suivi des Verts qui « parviennent tout juste à se maintenir au Parlement avec 5,1% des suffrages » soulignent les médias allemands et européens . Les conservateurs l’emportent d’une courte tête, avec 31,9% des suffrages face aux 30,6% d’une AfD qui a progressé de 3 points par rapport au précédent scrutin de 2019. Exclusion de l’AfD : «Ce pare-feu antidémocratique ne pourra être maintenu à long terme», assure le parti. Ces élections ont également été marquées par l’entrée dans ces deux Parlements régionaux de Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW, pour « l’ Alliance Sahra Wagenknecht – Pour la raison et la justice»). Ce parti eurosceptique et anti-immigration, décroche la 3e marche du podium en recueillant 15,8% des suffrages en Thuringe et 11,8% en Saxe. La CDU a exclu toute alliance avec l’AfD, alors qu’elle devrait avoir des « difficultés à constituer une majorité au parlement de Dresde » soulignent les médias locaux. Au regard des régionales, « Scholz sanctionné un an avant les législatives » selon la presse allemande, dont le quotidien Tagesspiegel, qui a évoqué un «séisme politique à l’est», le Süddeutsche Zeitung estime quant à lui qu’il s’agit d’un «résultat alarmant pour les démocrates». et d’autres médias européens, dont français relèvent que les résultats étaient «sans surprise», constituent une «première depuis la fin du IIIe Reich» et la figure de l’extrême droite en la personne de Björn Höcke, a surfé sur un fait divers, celui du triple meurtre au couteau survenu fin août à Solingen et revendiqué par le groupe terroriste de Daech. La classe médiatique et des experts de la scène politique allemande sont unanime, selon les médias allemands que les résultats des régionales sont « un nouveau revers pour la coalition d’Olaf Scholz, constituée des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux, un an avant les législatives prévues pour le 28 septembre 2025 ». Hors Allemagne, le directeur politique du Premier ministre hongrois, Balazs Orban, a réagi, déclarant que le recul des partis de la coalition , est un message « pas de guerre», à l’adresse de pays de l’UE et à Bruxelles.
R. I.