Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a appelé les opérateurs privés du secteur pharmaceutique à s’orienter vers la production de matières premières en partenariat avec le groupe Saïdal, en vue de réduire la facture d’importation, qui atteint six milliards de dinars et d’atteindre l’impératif objectif de l’autosuffisance dans ce domaine et en finir ainsi avec la dépendance du marché extérieur. S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, en marge du lancement des travaux d’aménagement de l’usine de production de matières premières destinées à la fabrication de médicaments hormonaux, située dans la zone industrielle de la commune de Tlemcen et dépendant de l’unité Saïdal, le ministre a déclaré, «nous appelons les acteurs privés du secteur pharmaceutique à collaborer avec le groupe Saïdal dans la fabrication de matières premières pharmaceutiques, afin de réduire la facture d’importation, qui atteint six milliards de dinars, et d’assurer une autosuffisance dans ce domaine, conformément aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune».
Trois usines de production d’ici fin 2025
M .Kouidri a précisé que, «cette unité, destinée à produire des matières premières hormonales, est la première du genre, composée de deux niveaux, et pourrait entrer en service dans un délai de 18 mois en cas d’accélération du rythme des travaux. Le ministre a également indiqué que «le groupe Saïdal mettra en service, avant la fin de l’année en cours, trois usines de production de matières premières, et que les autres seront réceptionnées au cours des prochaines années». Par ailleurs, après avoir visité l’entreprise privée «Promedal», située dans la zone industrielle de la commune de Chetouane, spécialisée dans la production de certains dispositifs médicaux tels que les fils de suture, les pansements stériles et les seringues, avec une capacité annuelle de cinq millions d’unités, le ministre a salué son rôle de pionnier. Ce dernier a précisé que «l’entreprise fonctionne en trois équipes, chacune assurant un roulement de huit heures».Il a également rappelé que, «129.600 types de dispositifs médicaux sont actuellement importés et que le ministère de l’Industrie pharmaceutique encourage désormais leur fabrication locale afin de réduire une facture d’importation jugée «très élevée».
Deux projets de construction d’unités de stérilisation lancée d’ici 18 mois
Enfin, le ministre a annoncé «le prochain lancement de deux projets de construction d’unités de stérilisation, l’une appartenant au secteur privé et l’autre au groupe Saïdal, qui devraient entrer en service dans un délai de 18 mois», a-t-il conclu.
Renforcer la production des médicaments innovants et s’orienter vers l’exportation
Dans le cadre de sa visite à Sidi Bel-Abbès, M. Kouidri a souligné, «la nécessité de renforcer la production nationale de médicaments en mettant l’accent sur les industries pharmaceutiques innovantes, l’accès aux marchés extérieurs et l’élargissement des capacités d’exportation».
S’exprimant lors d’une conférence de presse animée en marge de sa visite de travail et d’inspection de plusieurs structures pharmaceutiques dans la wilaya, le ministre a souligné «l’importance de développer un modèle de production basé sur la recherche et le développement, en encourageant la fabrication de médicaments innovants à forte valeur ajoutée», répondant aux défis sanitaires et économiques actuels, et accompagnant les capacités de production réalisées aux niveaux national et africain. M. Kouidri a fait savoir que «le ministère accompagnait les startups, ainsi que les laboratoires pharmaceutiques publics et privés prêts à se lancer dans l’exportation», précisant que «l’ouverture vers les marchés africains et arabes constitue une priorité stratégique dans le programme du gouvernement visant à renforcer la position du produit pharmaceutique algérien, qui représente actuellement 25% de la production africaine». Tout en saluant «la dynamique enregistrée dans la production nationale de médicaments, ayant permis d’atteindre un taux de 80% de médicaments fabriqués localement», le ministre a rappelé que «la souveraineté pharmaceutique ne se limite pas à satisfaire la demande locale, mais passe aussi par une présence sur le marché international à travers des produits de qualité conformes aux normes mondiales».
Certification des médicaments locaux
Il a également évoqué «les efforts déployés pour faciliter les procédures d’enregistrement et de certification des médicaments locaux, signalant que « les démarches d’obtention du certificat de maturité de niveau 3 auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui freinent le lancement des exportations de médicaments fabriqués localement, seront achevées d’ici octobre prochain». À noter que le ministre a entamé sa visite d’inspection à Sidi Bel-Abbès par une visite à l’entreprise «Linde Gas» située dans la zone industrielle de la capitale de wilaya, où il a inspecté les unités industrielles de production d’oxygène, soulignant que «l’Algérie a atteint l’autosuffisance dans ce domaine grâce aux efforts conjoints de tous les acteurs, et qu’il est essentiel de préserver cet acquis, de maintenir la qualité de production et de développer les produits existants». Lors de sa visite à l’entreprise privée «Benthabet Pharm», le ministre a pris connaissance de ses principales activités liées à la production de formes sèches, qui comprennent huit produits différents, avec une capacité annuelle de production atteignant 20 millions de boîtes.
À cette occasion, le ministre a appelé les responsables de cette entreprise à s’orienter vers la production de médicaments innovants, qui connaissent un manque au niveau national, ainsi que vers la fabrication de matières premières. En conclusion de sa visite, le ministre a annoncé la réalisation prochaine d’une usine dédiée à la production de matières premières pharmaceutiques dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, appelant les opérateurs économiques des secteurs public et privé à investir dans ce domaine pour renforcer les capacités nationales de production et réduire la facture d’importation
L. Zeggane