Le verdict dans le procès en appel d’Ali Haddad, patron du groupe ETRHB, est prévu pour aujourd’hui. Condamné, le 17 juin dernier, à six mois de prison ferme et à une amende de 50 000 DA, le parquet d’Alger avait demandé lors du procès en appel «l’aggravation des peines». Poursuivi pour faux et usage de faux, l’affaire concerne la détention de deux passeports par l’homme d’affaires qui était le président de la puissante organisation patronale le Forum des chefs d’entreprise (FCE).
Ali Haddad est poursuivi dans cette affaire au côté d’Hassan Boualem, Directeur du Centre national de production des titres et documents sécurisés d’El Hamiz, qui a été, quant à lui condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 20 000 DA.
Lors du procès en appel, Ali Haddad a réitéré les mêmes arguments pour se défendre. En effet, Haddad a justifié la détention d’un deuxième passeport biométrique (48 pages) par le fait que sur son ancien passeport était apposé un visa iranien, ce qui allait l’empêcher de se déplacer librement aux Etats-Unis d’Amérique qui refusent « d’accorder un visa pour tout passeport où est apposé un visa iranien ». L’homme d’affaires a également reconnu qu’il n’avait pas déposé de dossier pour l’obtention de son nouveau passeport. Autrement, celui-ci a été délivré suite à « une demande adressée à l’ancien Premier-ministre, Abdelmalek Sellal qui a instruit à l’époque son ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, lequel a donné des instructions à son secrétaire général Mazouzi ».
Interrogé à son tour sur la délivrance des deux passeports à Ali Haddad, Hassan Boualem, qui comparait en liberté, a répondu : «c’est vrai que c’est interdit par la loi. Mais c’est une chaîne et normalement lorsqu’il y a délivrance d’un deuxième passeport, automatiquement le premier est détruit par le serveur». Ainsi, selon ses précisions « Le contrôle des passeports ne relève pas de mes prérogatives, mais de celles de la police des frontières.»
Il a précisé qu’il ne connait pas Ali Haddad. « Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, dont je dépends, m’a instruit de lui établir un passeport, je l’ai fait», a-t-il expliqué.Dans son réquisitoire, le procureur général près la cour d’Alger avait requis l’aggravation des peines prononcées par la première instance à l’encontre des deux accusés.
Pour rappel, lors du procès la défense de Ali Haddad a requis son acquittement du chef d’accusation de faux et usage de faux avec restitution de tous les documents et de la somme d’argent qu’il avait en sa possession (près de 4 000 euros et 400 000 da) lors de son arrestation au poste frontalier d’Oum T’boul fin mars dernier, alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire national en direction de la Tunisie. La défense a soulevé la « nullité du PV d’audition de l’accusé », estimant que le dossier de cette affaire était « vide et manquait de preuves et de pièces à conviction ».
Lamia Boufassa