Le candidat du parti « Talaïe El Hourriat » à la prochaine présidentielle du 12 décembre, Ali Benflis, a défendu sa décision de participer au prochain scrutin, lors de son intervention, hier, au Forum du journal El Hiwar, animé par des experts dans différents domaines.
Tout en reconnaissant que « les conditions sont loin d’être idéales », l’ex-chef de gouvernement a tenté de défendre son choix de prendre part au prochain scrutin, assurant que le peuple est souverain dans sa position, il dira que « celui qui veut voter qu’il vote et celui qui veut boycotter qu’il boycotte » a-t-il déclaré, hier.
«Comment peut-on laisser l’Algérie sans un président qui puisse parler au peuple, aux Institutions, au monde», a souligné, d’emblée, l’ex-chef de gouvernement, Benflis, assurant que le peuple est souverain dans sa position et que « celui qui veut voter qu’il vote et celui qui veut boycotter qu’il boycotte », mais, a-t-il ajouté, « le dernier mot doit revenir au peuple algérien».
Sur la question d’éventuels soutiens, notamment de la part des signataires de la charte de Baïnem, dont il est un de ses artisans, le candidat s’est contenté de répondre : « il y aura ceux qui le soutiendront, il y aura qui le critiqueront, il y aura même qui l’attaqueront », mais , a t-il poursuivi, « j’assume, dès lors que j’ai choisi d’être candidat » . S’il venait à être élu, le candidat Benflis, s’est engagé à partager « les pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre qui sera issu de la majorité et responsable devant le parlement », en se démarquant ainsi de ce qu’il qualifie de l’ « exercice pharaonique du pouvoir » , allusion à l’ex-Président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Autres mesures à prendre, si jamais il gagnerait cette fois-ci l’élection présidentielle, après ses deux échecs, en 2004 et 2014, la formation d’un «gouvernement d’ouverture nationale» qui devrait, selon le candidat, regrouper « ses soutiens à cette élection, les compétences et de représenter la société civile » a-t-il fait savoir. Autres chantiers dans le carnet de Benflis: la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, et la convocation des élections législatives anticipées, dans les premiers six (6) mois suivant son élection, ainsi que le remodelage de tous les textes régissant les élections, y compris le mode de scrutin, l’autorité de surveillance, le mécanisme de contrôle.
Il promet également l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition, dont l’existence et le rôle sont, pour Ali Benflis, « impératif pour assurer la bonne gouvernance ». Concernant la liberté d’expression, et le rôle des médias public et privé, notamment l’audio-visuel, Benflis s’est engagé à « garantir l’impartialité dans le traitement de l’information », assurant que le rôle des médias lourds ou autres « n’est pas de louer le Président ou se soumettre à son unique service, mais d’assurer le service public » a-t-il déclaré . S’agissant de la gestion des dossiers des créanciers auprès des banques, dans le cadre des formules de l’ANSEJ et de la CNAC et l’éventuel effacement des dettes, l’ancien chef du gouvernement estime que les bénéficiaires sont classés dans deux catégories : ceux qui ont réussi dans leurs projets, et ceux qui « ont échoué faute d’accompagnement de la part de l’État », et ces derniers, s’engagent Ali Benflis, « peuvent bénéficier d’un éventuel assainissement des dettes, car c’est l’État qui a manqué à ses engagements » selon lui.
Selon des indiscrétions, le favori de la course, au côté du candidat indépendant et ancien ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, compte donner le coup de starter à sa campagne électorale, qui débutera officiellement dimanche prochain, à partir de la Wilaya de Tlemcen.
S. O.