Accueil ACTUALITÉ Présidentielle américaine : Donald Trump, un danger pour la puissance US ?

Présidentielle américaine : Donald Trump, un danger pour la puissance US ?

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Le candidat républicain à l’élection présidentielle aux États-Unis, le milliardaire new-yorkais Donald Trump, a-t-il encore des chances de l’emporter, alors qu’il chute dans les sondages, et qu’il suscite beaucoup d’opposants de poids ?

À chacune de ses sorties médiatiques ou de ses outrances verbales et quand il ne s’en prend pas à sa rivale Hillary Clinton, Trump perd des points, et nombreux sont les ténors dans la classe médiatico-politique US qui ne doutent, de plus en plus, sur ses chances de l’emporter.
Mais, plus important encore, de nombreuses voix s’élèvent ouvertement dans la communauté du renseignement pour non seulement mettre en doute les capacités de Donald Trump à diriger la première puissance mondiale et mettent en cause sa naïveté politique, l’accusant d’être inconsciemment l’agent instrumentalisé de Poutine et un danger pour le pays.
Ainsi, cinquante républicains ayant exercé d’importantes fonctions dans l’administration américaine de sécurité nationale ont dénoncé dans une lettre «l’ignorance» et «l’incompétence» de Donald Trump qui serait, selon eux, « le président le plus dangereux de l’histoire américaine ». Les signataires ont travaillé à la Maison- Blanche, au département d’état ou au département de la Défense pour des présidents républicains, de Richard Nixon à George W. Bush. Ils n’ont pas appelé à voter pour la candidate démocrate à la Maison-Blanche, Hillary Clinton, mais écrivent, dans cette lettre ouverte publiée par le New York Times: « Aucun de nous ne votera pour Donald Trump ». Ils le déclarent « non qualifié » pour le poste de commandant en chef, à la fois en raison de son manque de compétences et pour l’instabilité de son caractère. Trump n’a pas la personnalité, les valeurs ou l’expérience pour être président », écrivent-ils, soulignant qu’il affaiblirait l’autorité morale des é États-Unis dans le monde, et qu’il semblait ignorer les aspects élémentaires de la Constitution et du droit américains. Non seulement, Donald Trump est « ignorant » dans le domaine des affaires internationales, mais « il n’a manifesté aucun désir de s’informer », affirment ces experts. Reprenant les critiques d’Hillary Clinton, ces personnalités républicaines soulignent que le milliardaire ne fait preuve ni de discipline, ni de maîtrise de soi, et qu’il est « incapable de tolérer les critiques personnelles ». « Il a alarmé nos alliés les plus proches, en raison de son comportement fantasque », écrivent-ils. « Ces particularités sont dangereuses chez un individu qui voudrait devenir président et commandant en chef, ayant la responsabilité de l’arsenal nucléaire américain ». L’intéressé a répondu dans un communiqué les décrivant comme « rien mieux que l’élite washingtonienne qui a échoué et cherche à s’accrocher à ses pouvoirs ».
Donald Trump leur reproche d’être « les auteurs des décisions désastreuses d’envahir l’Irak, de permettre à des Américains de mourir à Benghazi et d’être ceux qui ont permis l’ascension de Daech », l’organisation terroriste autoproclamée « Etat islamique ». « Je propose une meilleure vision pour notre pays et notre politique étrangère, une vision qui n’est pas celle d’une famille régnante en politique », a encore écrit le candidat. Pour sortir de ce qui commence à ressembler à un cauchemar politique, le candidat républicain essaye de rebondir pour enrayer sa chute dans les sondages, reconstruire son image et repartir du bon pied, vaille que vaille.
Il a déplacé le débat sur l’économie en proposant des mesures chocs, dans un domaine où il estime Hillary Clinton vulnérable. Il propose un moratoire sur toute nouvelle réglementation et une baisse généralisée des impôts, dépeignant les huit années de la présidence de Barack Obama, comme un poids sur les entrepreneurs. »La ville de Detroit est l’exemple vivant de l’échec de la politique économique de mon adversaire », a-t-il déclaré, dans cette cité industrielle qui a perdu le tiers de sa population depuis les années 1990. Parlant des sa rivale, il estime qu’elle est la «candidate du passé». «Nous sommes l’avenir », a-t-il dit. Rompant avec l’orthodoxie républicaine, le milliardaire populiste a promis de réinvestir dans les infrastructures et a renouvelé sa dénonciation des traités de libre-échange, dénonçant le partenariat transpacifique signé par Barack Obama et actuellement bloqué au Congrès.
Une autre proposition populaire, élaborée, selon lui, avec sa fille Ivanka, est de rendre fiscalement déductible la totalité des frais de garde d’enfants, ce qui profiterait principalement aux ménages les plus aisés. « Je propose une réduction générale de l’impôt sur le revenu, surtout pour les Américains de la classe moyenne », a-t-il déclaré. « Cela créera des millions d’emplois ». En septembre dernier, Donald Trump avait proposé de réduire de sept à quatre le nombre de tranches du barème de l’impôt sur le revenu. Désormais, il a proposé trois tranches de 12, 25 et 33%, contre un taux maximal de 39,6% aujourd’hui. Et il est favorable à une réduction de l’impôt sur les sociétés de 35 à 15%. Son programme économique inclut aussi des revendications conservatrices comme la suppression de l’impôt sur les successions et la déréglementation du secteur de l’énergie.
Le candidat républicain tente de tourner la page après une dizaine de jours de polémiques continues: sur la Russie, avec les parents d’un militaire américain musulman mort au combat, et avec plusieurs ténors de son parti. Hillary Clinton, dopée par sa convention d’investiture, a pris le large dans les sondages. Elle recueille en moyenne 47,5% des intentions de vote contre 40,5% pour l’homme d’affaires. En chute dans les sondages, Donald Trump a, cependant, partiellement rattrapé son retard financier. Son comité de campagne avait 37 millions de dollars de trésorerie début août, contre 58 millions pour Hillary Clinton. Le projet économique du milliardaire est critiqué par plusieurs économistes, car il reste flou sur le financement de sa gigantesque baisse d’impôts, se contentant d’affirmer que celle-ci doperait la croissance. L’économie reste l’une des préoccupations majeures des électeurs et, sur ce terrain, ils font confiance dans des proportions équivalentes à chaque candidat, selon un sondage.
M. Bendib

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