Dans un discours devant un auditoire du Parti des travailleurs à Brasilia, le président brésilien a accusé Washington « de chantage économique » et s’est engagé à « défendre la souveraineté nationale du Brésil » en réponse à la menace du président américain Donald Trump, d’imposer de droits de douane de 50 %, en plus de 10 % supplémentaires imposés aux membres du BRICS. Des manifestations se tiennent à travers le Brésil depuis vendredi dernier, en réponse à la décision du président américain Donald Trump d’imposer des hausses de tarifs douaniers et des sanctions au pays.
Scandant des slogans et brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « La souveraineté n’est pas négociable », les manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis au Brésil et près des consulats américains dans plusieurs grandes villes, dont Rio de Janeiro, dénonçant les tentatives des États-Unis d’utiliser les tarifs douaniers comme une arme et d’interférer avec la souveraineté nationale et l’indépendance judiciaire du Brésil. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a accusé les États-Unis d’avoir « aidé à fomenter un coup d’État » au Brésil et a condamné ce qu’il a qualifié « de tentative de Washington de faire usage de la pression politique » pour imposer des sanctions économiques à son pays. S’exprimant lors d’un rassemblement du Parti des travailleurs à Brasilia dimanche, Lula a averti que « le Brésil n’accepterait pas de traitement injuste et qu’il était prêt à défendre ses intérêts sur la scène internationale ». Il est à rappeler qu’après le début de la guerre génocidaire de l’entité sioniste contre les palestiniens de Ghaza, octobre 2023, le président Brésilien Lula a été le premier dirigeant en dehors du monde musulman à qualifier ce qui se passe à Ghaza de « génocide » suscitant une virulente réaction des alliés à l’occupation sioniste, à leur tête les Etats Unis et de l’entité sioniste le déclarant « persona non grata » par « Israël ».Imperturbable, Lula a élargi le soutien du Brésil à la cause Palestinienne , en procédant à la signature d’ un accord de libre-échange et en augmentant les dons aux territoires palestiniens et son Parti des travailleurs a même créé un « Front palestinien » pour sensibiliser l’opinion brésilienne et d’ailleurs notamment en Amériue Latine contre le récit sioniste et consolider la solidarité et le soutien à la cause du peuple palestinien sous colonisation sioniste, depuis 1948.
Lula contre l’ingérence américaine
Déclarant que « tenter d’utiliser une question politique pour nous sanctionner économiquement est inacceptable » a affirmé Lula, faisant référence aux récentes menaces américaines d’imposer des droits de douane de 50 % sur les exportations brésiliennes. « Je n’oublierai pas qu’ils ont déjà contribué à un coup d’État ici », a ajouté Lula, sans préciser s’il faisait référence à l’opération Brother Sam en 1964, à la destitution de l’ancienne présidente Dilma Rousseff en 2016 ou à la récente tentative de l’ancien président Jair Bolsonaro d’annuler les résultats des élections de 2022. Le président américain Donald Trump a justifié la menace de droits de douane par ce qu’il a qualifié de « chasse aux sorcières » contre le « très respecté » Bolsonaro, accusé d’avoir tenté un coup d’État pour se maintenir au pouvoir. Washington a également sanctionné le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, qui supervise une enquête sur le complot présumé.
Le Brésil prône le multilatéralisme dans les relations internationales
Lula a souligné que le Brésil n’était plus économiquement dépendant des États-Unis, invoquant l’expansion des liens commerciaux mondiaux et des fondamentaux nationaux plus solides. Il a également réaffirmé ses efforts pour trouver une alternative au dollar américain dans le commerce international. « Ils veulent mettre fin au multilatéralisme […]. Ils veulent revenir à des accords internationaux où les grands dominent les petits », a déclaré Lula. « Autrement dit, un petit pays qui négocie avec les États-Unis est comme un ouvrier d’usine comptant 80 000 collègues, qui négocie seul avec son patron. L’accord est déséquilibré ; vous n’y gagnerez rien », a-t-il ajouté. « Nous avons la taille, nous avons une position dominante, nous avons des intérêts stratégiques et économiques… Nous voulons négocier, mais nous voulons négocier sur un pied d’égalité », a souligné le président brésilien. Les BRICS dans le collimateur Avec un tarif de 50 %, le Brésil serait confronté aux droits de douane américains les plus élevés au monde. Par ailleurs, Trump a déjà menacé d’imposer des droits de douane supplémentaires de 10 % aux membres des BRICS, les accusant de tenter de « détruire le dollar comme norme mondiale ». Le Brésil est l’un des membres fondateurs des BRICS, formés en 2006 avec la Russie, l’Inde et la Chine. Le bloc s’est depuis élargi avec l’adhésion de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, de l’Iran, de l’Éthiopie, des Émirats arabes unis et de l’Indonésie. Ses dirigeants ont toujours affirmé qu’ils n’avaient aucune intention d’affaiblir le dollar, indiquant que Washington lui-même « le fragilise par des abus politiques ».
R. I.