La résistance antimicrobienne n’est pas un problème nouveau, mais il devient de plus en plus préoccupant. À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre la résistance antimicrobienne organisée par la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé au niveau du ministère de la Santé avec le Comité national multisectoriel de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, tenue hier, au niveau de l’Institut de la santé publique à El Biar. Les intervenants ont insisté sur l’engagement de l’Algérie à élaborer un plan d’Action national pour la lutte contre la résistance aux antimicrobiens avec la présentation des axes stratégiques du plan RAM.
«Le ministère s’est engagé en collaboration avec ses partenaires dans un processus inclusif visant l’élaboration d’un plan stratégique national dédié spécifiquement à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et d’ici 2020 les choses vont être opérationnelles pour le plan RAM», a relevé le docteur Hammadi samia responsable de la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé au niveau du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière dans une allocution prononcée lors des travaux de la journée. « Ce plan vise à mieux faire connaître et comprendre le problème de la résistance aux antimicrobiens, renforcer les connaissances et les bases factuelles par la surveillance et la recherche, réduire l’incidence des infections, optimiser l’usage des agents antimicrobiens et garantir des investissements durables pour combattre la résistance aux antimicrobiens, il a été élaboré en 2017,et la présentation l’année passée du plan d’action des activités et c’est un plan national multisectoriel pour cinq ans et les cinq objectifs de ce plan est de renforcer la surveillance, sensibiliser les citoyens, maîtriser la gestion et la coordination multisectorielle et le contrôle des résidus dans les aliments agroalimentaires. » a ajouté l’interviewée. Pour le docteur Hammadi, ce plan d’action va renforcer le dispositif déjà mis en place par le ministère de la Santé à travers le réseau algérien de surveillance de la résistance des bactéries aux antibiotiques. Dans le même sillage «La résistance aux antimicrobiens constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement à l’échelle mondiale», a-t-elle insisté, ajoutant que l’impact de la résistance aux antimicrobiens qui a nécessité le recours à des médicaments engendre la prolongation de la maladie et de son traitement. « Le bon usage des antibiotiques c’est notre objectif mais malheureusement, il y en a des personnes qui prennent des antibiotiques sans ordonnance médicale et la prescription d’un médecin, et d’autres ne respectant pas les doses exactes, ce qui engendre des complications pour les patients » a souligné, hier, le Docteur Hammadi. Concernant le volet législatif la responsable de la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé au niveau de ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière Mme Hammadi Samia, nous a déclaré, que« Le pharmacien ne vend pas l’antibiotique sans autorisation c’est-à-dire sans ordonnance, et il y a des textes réglementaires qui ne sont pas appliqués sur le terrain ». L’Algérie disposait d’un cadre juridique (décret exécutif de 2017) portant création, missions, organisation et fonctionnement du comité multisectoriel de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, précisant que ce cadre servira de point de départ pour la mobilisation de tous ceux qui sont responsables des mesures visant cette lutte.
Abdenour Alia
