Accueil ACTUALITÉ Près de 40 000 demandes de retraite déposées : Le secteur de...

Près de 40 000 demandes de retraite déposées : Le secteur de l’Éducation face à un dilemme cornélien

0

La décision de l’annulation de la retraite anticipée n’a pas seulement provoqué l’ire des travailleurs mais a poussé ces derniers à déposer leur dossier de retraite dans l’urgence avant son application officielle. C’est le cas dans le secteur de l’éducation qui enregistre pas moins de 40 000 demandes de retraite en l’espace de 15 jours.
Mais ce chiffre n’est que provisoire, a indiqué le président de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (UNPEF). Sadek Dziri a en effet souligné dans une déclaration au quotidien El Khabar que le nombre de demandeurs de retraite sera appelé à la hausse d’ici le 31 octobre, date limite du dépôt des dossiers tel que décidé par le ministère de l’éducation nationale. « Au niveau national, le nombre de dossiers pourra facilement atteindre les 80 000 », a-t-il estimé. Selon Dziri toujours, ces demandes massives de départs à la retraite mettront le secteur de l’éducation dans une situation accablante. Il sera question, déplore-t-il, d’un déficit sans précédent en matière d’enseignants que même le prochain recrutement à la base des listes d’attente ne pourra combler. Aussi, le syndicaliste pense que même si des recrutements seront faits, le ministère de l’éducation ne sera pas capable d’assurer la formation à un nombre aussi important se basant sur l’expérience des enseignants qui sont sur le terrain. Pour le président de l’UNPEF et également membre de l’intersyndicale des travailleurs du secteur public (17 syndicats) la décision de l’annulation de la retraite sans condition d’âge sans la concertation des syndicats autonomes a poussé les travailleurs à aller vers l’organisation de mouvements de contestation. Les actions seront bel et bien maintenues si le gouvernement persiste à s’attacher à l’annulation de la retraite anticipée, a assuré Sadek Dziri. Pour rappel, plusieurs syndicats de différents secteurs avaient décidé de se regrouper dans un seul mouvement afin d’affirmer leur attachement à la retraite proportionnelle en tant qu’acquis pour les travailleurs. Les 17 syndicats de ce collectif, qui regroupe certains syndicats de l’éducation, de la santé et d’autres secteurs économiques, a décidé d’une grève nationale les 17 et 18 octobre prochain. Le collectif a réitéré son exigence d’associer tous les syndicats à l’élaboration du Code de travail et de préserver le pouvoir d’achat, mettant en garde contre les effets négatifs des mesures contenues dans le projet de loi de Finances 2017. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait indiqué fin août dernier que le projet de la loi relatif à la retraite vise à garantir la pérennité du système et les droits des travailleurs ainsi que ceux des jeunes qui intégreront dans le futur le marché du travail. Le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite propose l’abrogation des dispositions de retraite sans condition d’âge, instituées par l’article 2 de l’ordonnance n° 97-13 du 31 mai 1997, modifiant et complétant cette loi. Les dispositions de retraite sans condition d’âge et de retraite proportionnelles ont été mises en place dans le cadre du programme d’ajustement structurel, à l’effet de prendre en charge les compressions d’effectifs qui ont suivi la fermeture de bon nombre d’entreprises nationales. En dépit du dépassement de cette période, le système national de retraite continue à enregistrer un nombre important de départs volontaires à la retraite avant l’âge de 60 ans, sur la base de ces dispositifs de 1997, ce qui a entraîné un sérieux préjudice pour les équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite (CNR). Le projet de loi soumis à l’APN propose la suppression de ces dispositifs exceptionnels conçus pour une période transitoire et le retour à la règle de l’âge minimum de la retraite à 60 ans en vigueur depuis 1983 afin de sauvegarder le système national de retraite basé sur le principe de solidarité intergénérationnelle. Le texte en question propose par ailleurs le droit des travailleurs à poursuivre volontairement leur activité au-delà de l’âge de 60 ans, dans la limite de cinq années. Cette disposition permettra aux travailleurs concernés, de valider notamment des années de travail supplémentaires au titre de leur retraite. Cette loi qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2017 intègre des règles spécifiques concernant les travailleurs occupant des postes de travail à haute pénibilité, qui pourront bénéficier de la retraite avant l’âge de 60 ans. EIle intègre également des dispositions pour les travailleurs exerçant des professions hautement qualifiées ou des métiers déficitaires qui pourront bénéficier, à leur demande, d’un recul de l’âge de départ à la retraite.
Ania Nait Chalal

Article précédentRelance de l’économie nationale : Benyounès appelle à revoir certaines mesures
Article suivantLa 4G mobile officiellement lancée en Algérie : Un engagement honoré