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PREMIER SALON DE L’AUTO-ENTREPRENEUR À ALGER : Casser les codes de l’emploi traditionnel

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C’est au Palais de la Culture Moufdi Zakaria que la première édition du Salon national de l’auto-entrepreneur a ouvert ses portes, une initiative inédite placée sous le haut patronage du président Abdelmadjid Tebboune. Organisé par l’Agence Nationale de l’Auto-entrepreneur (ANAE) sous l’égide du Ministère de l’Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, ce salon s’impose comme un jalon déterminant dans la mutation économique du pays, en mettant à l’honneur le freelancing et le travail indépendant comme véritables alternatives à l’emploi traditionnel. Sous le thème “Beyond Employment: The Freelance Enterprise Revolution”, l’événement envoie un message clair à une jeunesse algérienne avide de changement, de liberté professionnelle et d’innovation. Il traduit une volonté politique assumée de structurer un nouveau modèle économique, fondé sur l’initiative individuelle et l’inclusion numérique. Depuis sa création en janvier 2024, l’ANAE a déjà permis à plus de 25 000 jeunes d’intégrer le circuit économique formel. À ce jour, plus de 102 000 utilisateurs ont accédé à la plateforme, dont 59 114 personnes enregistrées et 30 230 titulaires de la carte d’auto-entrepreneur. Ces chiffres révèlent non seulement l’efficacité de la stratégie déployée, mais aussi une appétence croissante des jeunes pour un statut qui leur offre reconnaissance, légalité et allègement fiscal. Grâce à un taux d’imposition réduit à 0,5 %, ce dispositif encourage une transition progressive de l’informel vers l’économie structurée, tout en offrant un cadre souple et sécurisé aux jeunes travailleurs indépendants. L’infrastructure numérique mise en place permet une inscription rapide et fluide, souvent finalisée en moins de dix minutes, ce qui renforce l’accessibilité et la transparence du système. La plateforme ne se contente pas de gérer les inscriptions : elle évolue au rythme des besoins exprimés par les usagers. 

125 nouvelles activités 

À ce jour, 125 nouvelles activités ont été ajoutées à la nomenclature officielle, sur un total de 1 489 activités nouvellement enregistrées. Plus de 14 600 suggestions d’activités ont été proposées par les jeunes ou identifiées par les secteurs économiques. Les services aux entreprises (24 %), la consultance et le coaching (23 %), les services scolaires (14 %), numériques (9 %), domestiques (9 %), artisanaux (5 %) et de transport (5 %) composent un tissu économique riche et diversifié. Ces pourcentages traduisent une transformation profonde des aspirations professionnelles des jeunes Algériens, qui ne cherchent plus seulement un emploi, mais à créer leur propre valeur. Le Salon a ainsi réuni un large écosystème d’acteurs : ministres, experts, entreprises, plateformes numériques, structures d’accompagnement et institutions financières ont échangé autour de l’avenir de l’auto-entrepreneuriat en Algérie. L’espace d’exposition a joué un rôle de catalyseur, offrant aux jeunes prestataires la possibilité de présenter leurs services à de potentiels clients dans une logique de “speed dating entrepreneurial”. Plus de 200 rencontres B2B étaient prévues, certaines ayant déjà débouché sur des partenariats concrets. Mais l’événement ne s’est pas limité aux seules interactions commerciales. Il s’est affirmé comme un véritable lieu de formation, de transmission et d’inspiration. 

Des conférences thématiques 

Des conférences et panels ont abordé des thèmes aussi variés que le e-commerce, l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore le marketing digital. Ces moments de réflexion collective visent à professionnaliser les jeunes auto-entrepreneurs, à renforcer leurs compétences et à les préparer aux exigences d’un marché en perpétuelle mutation. Des personnalités influentes du monde entrepreneurial, telles que Zakaria Hadji, Taki eddine Charni ou encore Valentina Verze, ont partagé leurs expériences au travers des “Tech Talks”, offrant à l’audience des témoignages à la fois motivants et concrets. En parallèle, des mini-conférences pratiques, appelées “Îlots”, ont permis d’aborder des sujets essentiels comme la fiscalité, la gestion ou la reconversion professionnelle. Le salon a également été le théâtre d’un moment fort en émotion avec la présentation virtuelle de l’initiative palestinienne “Ghaza Talent”, symbole de résilience et de solidarité par-delà les frontières. Un hommage a été rendu à plusieurs jeunes auto-entrepreneurs algériens, mis à l’honneur pour leur parcours exemplaire, leur créativité et leur engagement. Lors de sa prise de parole, le ministre Noureddine Ouadah a souligné l’importance stratégique de cette plateforme nationale dans l’émancipation économique de la jeunesse. Il a rappelé que l’ambition du gouvernement est de passer d’un modèle centré sur la recherche d’emploi à un modèle basé sur la création de solutions durables, en faisant des jeunes des acteurs de leur propre avenir. Avec plus de 10 000 participants, une quinzaine d’entreprises partenaires et des dizaines d’institutions impliquées, le Salon National de l’Auto-entrepreneur dépasse le simple cadre événementiel. Il marque l’émergence d’un écosystème national du freelancing, structuré, dynamique et orienté vers l’avenir. Il démontre surtout qu’en misant sur l’intelligence collective et l’esprit d’initiative de sa jeunesse, l’Algérie est en train de bâtir un nouveau socle de souveraineté économique, fondé sur la technologie, la créativité et la liberté d’entreprendre.                       

M. Seghilani 

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