Le Liban a commémoré, samedi, avec une large participation populaire et officielle, le premier anniversaire de l’assassinat des deux dirigeants du Hezbollah, Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, tombés lors de l’agression sioniste de septembre 2024. Les cérémonies se sont déroulées dans plusieurs régions du pays, de la banlieue sud de Beyrouth au Sud-Liban en passant par la Békaâ, traduisant la profondeur de l’attachement de la population à la mémoire des deux figures de la résistance. À Beyrouth, un rassemblement central s’est tenu devant le mausolée du « maître de la nation », sur l’avenue de l’Imam Khomeïni, tandis qu’au Sud-Liban, la mémoire de Hachem Safieddine a été honorée à Deïr Qanoun al-Nahr. À Nabi Chit, dans la Békaâ, c’est la mémoire de l’ancien secrétaire général, Abbas Moussaoui, qui a été associée à l’événement. Dans un geste symbolique, une bannière géante représentant les portraits de Moussaoui, Nasrallah et Safieddine a été hissée sur un mât de 24 mètres de haut, devenant l’emblème d’un héritage de lutte et de sacrifice. Le député Ibrahim Moussaoui, membre du bloc parlementaire « Fidélité à la Résistance», a déclaré que « les foules présentes incarnent la fidélité des Libanais à leurs dirigeants martyrs », soulignant que le pays vit « un moment de bascule historique ». Le président de la République, Joseph Aoun, a, pour sa part, appelé à l’unité nationale, rappelant que « la protection des sacrifices passe par une seule voie : l’État fort, juste et unificateur ». La commémoration a également eu une dimension internationale. Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale d’Iran, Ali Larijani, s’est rendu au mausolée de Hassan Nasrallah pour participer aux cérémonies. Des hommages similaires ont été observés dans plusieurs pays de la région. À Bagdad, des milliers d’Irakiens ont investi la place Tahrir pour saluer « le joyau du Liban et le chef de la nation». Le fils du défunt, Jawad Nasrallah, a pris la parole, jurant de poursuivre « les combats de dignité et de résistance ». Au Yémen, de vastes cortèges ont défilé dans plusieurs gouvernorats, associant l’hommage aux martyrs libanais à un soutien renouvelé à Ghaza. Des personnalités religieuses yéménites ont salué « l’homme qui a porté le flambeau du jihad à une époque de soumission », rappelant la solidarité indéfectible de Nasrallah avec le peuple yéménite. À Bahreïn, malgré la répression sécuritaire, plusieurs villages, dont Dir et al-Sahla, ont vu affluer des foules brandissant des portraits des deux dirigeants assassinés. Les forces de sécurité ont procédé à plusieurs arrestations, sans parvenir à étouffer la mobilisation. Les voix de la résistance se sont multipliées à l’occasion de cet anniversaire. Le cheïkh Akram Al-Kaâbi, secrétaire général du mouvement irakien al-Nujaba, a affirmé que « le sang pur de Nasrallah a ouvert une nouvelle ère », avertissant que l’ennemi se trompe en pensant avoir mis fin à la résistance en éliminant ses dirigeants. À Beyrouth, le secrétaire général du Hezbollah, cheïkh Naïm Qassem, a prononcé un discours ferme, réaffirmant que « le mouvement de résistance ne permettra jamais le désarmement » et qu’il est prêt à « toute confrontation, même sacrificielle ». Il a dénoncé les pressions américaines pour affaiblir la résistance et a insisté sur la centralité de la cause palestinienne : « Les grands de Ghaza et de Palestine combattent au nom de l’humanité tout entière». Le cheïkh Qassem a également rendu hommage aux pays ayant exprimé leur solidarité, de l’Iran à l’Irak, en passant par le Yémen et la Tunisie. « Nous restons fidèles à la promesse : nous poursuivrons la voie tracée par As-Sayyed», a-t-il déclaré, soulignant que malgré une guerre globale menée contre la résistance à travers Israël, celle-ci «s’est relevée et renforcée ». De son côté, la résistance palestinienne a publié un communiqué rappelant le rôle « héroïque » de Nasrallah dans le soutien à la lutte palestinienne, notamment durant l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ». Le mouvement a insisté sur le fait que l’assassinat des dirigeants libanais ne parviendrait pas à éteindre la flamme de la résistance, et a appelé les pays arabes et musulmans à se tenir aux côtés du Liban face à « l’agression permanente de l’ennemi sioniste ». Cette journée de commémoration, du Liban à Bagdad, de Sanâa à Manama, a transformé les rues en un vaste espace de fidélité. Les portraits des deux dirigeants, tombés en septembre et octobre 2024, se sont dressés comme des symboles vivants de la continuité de la résistance. Pour les foules, leur sang n’a pas clos un chapitre, mais a ouvert une nouvelle ère de lutte et de solidarité transnationale contre l’occupation et l’injustice.
M. S.
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