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POUR SURVOL DE LEURS ESPACES AÉRIENS PAR NETANYAHOU : La France, l’Italie et la Grèce appelées à s’expliquer

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La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a appelé hier, trois États européens — la France, l’Italie et la Grèce — à s’expliquer sur leur décision de permettre à Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, de traverser leurs espaces aériens en toute sécurité.
Cette réaction fait suite à l’autorisation donnée par ces trois pays, tous signataires du Statut de Rome qui a institué la CPI, pour offrir un « corridor aérien sûr » à Netanyahou, en route vers les États-Unis où il a rencontré le président américain Donald Trump. Le chef du gouvernement israélien séjourne à Washington depuis dimanche et devrait y rester jusqu’à jeudi, pour ce qui constitue déjà sa troisième visite dans la capitale américaine en six mois. Dans un message publié sur la plateforme X, Francesca Albanese a déclaré : « Les gouvernements de l’Italie, de la France et de la Grèce doivent expliquer pourquoi ils ont offert un couloir aérien et un passage sécurisé à Benjamin Netanyahou, alors même qu’il est recherché par la Cour pénale internationale, qui devrait l’arrêter conformément aux obligations du Statut de Rome. » Pour la rapporteuse de l’ONU, les citoyens de ces trois pays européens « méritent de savoir qu’à chaque fois qu’une décision politique viole l’ordre juridique international, cela les affaiblit, nous affaiblit tous, et nous expose, eux comme nous, à de graves dangers. » Rappelons que le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou, l’accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’encontre des Palestiniens de Ghaza. Dans la foulée, la Commission européenne avait réaffirmé le soutien de l’Union européenne à la CPI et rappelé que tous les États membres sont tenus d’exécuter les mandats d’arrêt émis, y compris celui visant Netanyahu.
Ce mandat constitue un test majeur de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la justice internationale : l’article 89 du Statut de Rome oblige en effet tous les États parties à coopérer pleinement avec la CPI pour exécuter ses ordonnances. En avril dernier, Netanyahu avait d’ailleurs dû rallonger son itinéraire entre Budapest et Washington afin d’éviter de survoler certains États membres de la CPI, par crainte d’un atterrissage d’urgence qui aurait pu conduire à son arrestation, rapportaient alors des médias israéliens. Aucun média hébreu n’a cependant signalé une manœuvre similaire pour sa visite actuelle aux États-Unis, pays qui n’est pas membre de la Cour pénale internationale. Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène, avec le soutien des États-Unis, une guerre à Ghaza qualifiée de génocidaire par de nombreux observateurs, marquée par des massacres, des famines organisées, des destructions massives et des déplacements forcés, en violation flagrante des injonctions de la Cour internationale de Justice. Cette guerre a déjà fait plus de 194 000 victimes palestiniennes, tuées ou blessées — pour la plupart des femmes et des enfants — ainsi que plus de 10 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés et une famine meurtrière qui a emporté de nombreux enfants. Dans ce contexte, Francesca Albanese appelle les citoyens européens à mesurer les conséquences de tels compromis politiques qui, selon elle, sapent l’ordre juridique international et fragilisent la sécurité collective.
M. Seghilani

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