L’indifférence du gouvernement britannique face à la crise humanitaire qui ravage Ghaza fait l’objet d’une procédure judiciaire sans précédent.
Selon The Guardian, des familles palestiniennes ont engagé des poursuites contre les ministères britanniques des Affaires étrangères et de l’Intérieur, accusant Londres d’avoir refusé d’évacuer trois enfants gravement malades de Ghaza, en violation des principes humanitaires élémentaires.
L’affaire, portée par le cabinet juridique Leigh Day, repose sur l’urgence médicale de trois mineurs confrontés à des pathologies mettant leur vie en danger, et dont les soins sont devenus impossibles à obtenir dans l’enclave assiégée. Le recours dénonce une politique britannique incohérente et discriminatoire, notamment en comparaison avec les précédents cas d’évacuation humanitaire observés en Ukraine ou en Bosnie. Pour sa défense, le gouvernement britannique affirme soutenir des options de traitement médical à l’intérieur de Ghaza et dans les zones voisines, ajoutant que des visas pour des soins privés sont également disponibles au Royaume-Uni. Mais pour les familles et leurs avocats, cette réponse est déconnectée de la réalité dramatique sur le terrain. « Ces mécanismes sont totalement insuffisants pour répondre aux besoins urgents des enfants de Ghaza », déclare Caroline Otte, avocate au sein du cabinet Leigh Day. Elle insiste sur le fait que l’impossibilité d’accéder aux traitements spécialisés rend l’évacuation médicale non seulement nécessaire, mais vitale.
Des cas médicaux critiques
Les trois enfants concernés souffrent de maladies graves, pour lesquelles aucun traitement n’est disponible dans le territoire ravagé. Le premier est atteint d’une malformation artérioveineuse au visage, une pathologie qui entraîne des hémorragies quotidiennes. Les deux autres, des frères, sont atteints d’une forme chronique de néphropathie cystinique ayant conduit à une insuffisance rénale terminale. L’un d’eux ne peut même plus marcher. Cette situation, déjà dramatique, est aggravée par le siège implacable imposé à Ghaza, qui a détruit le système de santé local. Les hôpitaux sont surchargés, manquent de médicaments, de matériel de diagnostic, et opèrent parfois sans électricité ni anesthésie. En ce contexte, prétendre que les enfants peuvent recevoir des soins adéquats dans la région relève de l’aveuglement ou du cynisme.
Silence officiel et double standard
La plainte souligne également le deux poids deux mesures de la politique britannique. Des opérations d’évacuation humanitaire ont bien été organisées pour des enfants d’Ukraine et de Bosnie, pays européens victimes de conflits. Pourquoi refuser les mêmes droits aux enfants palestiniens ? Cette question brûlante embarrasse Downing Street, qui n’a pour l’heure formulé aucune réponse claire. En toile de fond, les critiques pointent l’alignement tacite de Londres sur la politique israélienne, et son refus d’appeler à la levée du blocus de Ghaza, malgré les appels répétés de l’ONU et des ONG. Cette inertie politique, couplée à l’obstruction humanitaire, confine à la complicité pour certains défenseurs des droits humains.
Une ONG US sous les feux des critiques
Le contexte sur le terrain est encore plus alarmant. Depuis l’arrivée dans la bande de Ghaza d’une ONG américaine se présentant comme humanitaire, près de 1000 Palestiniens auraient été tués, selon des sources locales. Des accusations très graves sont portées à l’encontre de cette organisation, décrite comme un bataillon militaire américain sans uniforme, opérant sous couverture d’aide. Selon des témoignages recueillis par des militants sur place, cette ONG attirerait des civils désespérés avec des sacs de semoule, servant en réalité d’appâts pour des tirs ciblés de snipers de l’armée sioniste. Le procédé est qualifié de « piège à mort » : pendant que l’un distribue, l’autre tire. Ces pratiques, si elles sont avérées, constitueraient des violations graves du droit international humanitaire. Elles démontrent, une fois de plus, l’extrême vulnérabilité de la population civile de Ghaza, particulièrement les enfants, piégés entre famine, bombardements, et refus international de les sauver.
Appel à la mobilisation juridique et politique
Les avocats de Leigh Day espèrent que ce recours judiciaire fera jurisprudence et contraindra le Royaume-Uni à revoir sa politique, sous peine d’être reconnu coupable de non-assistance à personnes en danger. Des organisations caritatives et des militants appellent également la société civile à se mobiliser pour exiger l’évacuation immédiate des enfants malades et une protection humanitaire réelle pour Ghaza. Cette affaire illustre avec force les fractures du système international de solidarité : si certains enfants méritent d’être secourus, d’autres sont apparemment laissés à la merci de la guerre, du siège et de l’indifférence. Alors que l’humanité devrait être un principe universel, les enfants de Ghaza semblent condamnés par leur simple appartenance géographique. Face à cette injustice flagrante, les voix s’élèvent, des tribunaux aux rues de Londres, pour rappeler que le droit à la vie et aux soins ne doit pas être conditionné par la géopolitique.
M. Seghilani
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