Derrière les néons et le chichi, se cache la mort, sommes-nous tentés de dire en apprenant que plusieurs établissements de restauration des hôtels, de pâtisseries et de boucheries dites fines à Oran, viennent de faire l’objet d’une fermeture pour grave manquement à l’hygiène.
L’affaire est en train de faire du bruit dans la capitale de l’Ouest tant ces établissements étaient connus pour attirer la classe huppée d’Oran. Tout a commencé par une collaboration entre le bureau de wilaya de l’Association de protection du consommateur et de son environnement (APOCE) et les responsables de la commission hygiène et santé de l’APW. Leurs sorties sur le terrain, accompagnées par les services de sécurité, qui ont ciblé des établissements classés luxueux à Akid Lotfi et dans certains quartiers huppés d’Oran, ont très vite apporté leurs fruits. Dans un établissement de restauration rapide, qui affiche, la plupart du temps, complet au point où il s’est appuyé sur une flotte de livreurs pour satisfaire la demande, ils ont découvert des produits périmés, d’autres impropres, voire dangereux à la consommation humaine. Les plats étaient préparés dans des conditions d’hygiène très mauvaises dans le premier étage d’un immeuble. Les enquêteurs découvriront une véritable décharge en guise de laboratoire pour ses préparations. L’enseigne qui possédait deux locaux, dont l’un au centre-ville a fait l’objet d’un arrêté de fermeture et le dossier a été transmis à la justice qui a condamné le propriétaire et une autre personne à de la prison ferme pour mise en danger de la vie d’autrui. Et la chasse ne s’est pas arrêtée là puisque le restaurant d’un établissement hôtelier de standing international a été fermé pour graves manquements aux conditions d’hygiène lui aussi. Deux boucheries, dites fines, qui avaient une réputation bien établie dans la ville, ont reçu la visite de cette commission qui y a découvert des produits avariés et un laboratoire, véritable caverne d’Ali Baba où on préparait des saucisses, du pâté et du poulet farci, dans des conditions frisant l’acte criminel. Une pâtisserie, qui dispose de plusieurs locaux disséminés à travers la ville, a été, elle aussi, fermée pour les mêmes motifs. Une boulangerie du quartier Es-sedikkia a fait l’objet, elle aussi, d’une mesure de fermeture par voie de justice et les choses ne semblent pas prêtes à s’arrêter ; puisque les membres de la commission mixte, qui ont affirmé avoir fait l’objet de pression pour cesser leurs sorties, sont décidés à passer au peigne fin tous les commerces de la wilaya. Aujourd’hui, la cupidité de certains commerçants les pousse à se muer en criminels prêts à attenter à la vie de leurs clients pour gonfler leurs gains. Le luxe ostentatoire qu’affichent certains établissements est au final trompeur et sert d’attrape-nigaud. La qualité des produits proposés à la vente aujourd’hui doit non seulement faire l’objet d’un contrôle rigoureux, mais ses intrants doivent faire également l’objet d’une vérification en amont, car les choses ont atteint un seuil inimaginable.
Slimane B.
