Les manifestants ont aussi exigé le respect du droit international, demandé la libération des détenus sahraouis et l’arrêt de l’exploitation des richesses du peuple sahraoui.
À l’appel de plusieurs associations de défense des droits du peuple sahraoui, un rassemblement visant à exiger le respect du droit international au Sahara occidental et contre le soutien de la France d’Emmanuel Macron au régime marocain, a été organisé hier, à la place de la République à Paris. Comme on pouvait le constater sur les réseaux sociaux, les manifestants ont brandi des pancartes et entonné des slogans dénonçant le soutien du président français, fin octobre dernier, du plan d’autonomie marocain au Sahara occidental en violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans leur appel à la mobilisation derrière le peuple sahraoui, les initiateurs ont rappelé « réaffirmer » leur soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, d’«exiger le respect du droit international » et « la mise en œuvre des décisions des Nations unies » concernant le Sahara occidental.
En effet, les signataires de cet appel au rassemblement de Paris, ont opposé le droit international à la position française, sinon à celle de son président Emmanuel Macron. À savoir que, rappellent-ils, « le Sahara occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations unies, la Cour internationale de Justice a attesté, dans un avis rendu le 16 octobre 1975, l’inexistence de liens de souveraineté avec le Maroc et la Mauritanie, de nature à modifier l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU, quant à la décolonisation du Sahara occidental. » « Pourtant, près de 60 ans plus tard, le peuple sahraoui attend toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, dans un contexte où la promesse d’un référendum, faite en 1991, reste non tenue », déplorent les signataires de l’appel. Dans ce contexte, les signataires de cet appel ont regretté la reprise des combats entre les deux protagonistes suite à la rupture par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, « éloignant davantage la résolution du conflit ». « Cette reprise des combats a des conséquences dramatiques pour le peuple sahraoui et pour les peuples de la région nord-africaine. La reprise de la guerre met en péril les espoirs de construire un grand Maghreb des peuples », estiment-ils. Ainsi, lors de ce rassemblement, les organisateurs ont « dénoncé fermement la position prise par le président Emmanuel Macron et son soutien à la position du régime marocain au détriment du droit international ».
Cette décision est « une violation directe du droit international et des centaines de résolutions adoptées par les Nations unies », affirment ces associations de solidarité avec le peuple sahraoui, soutenant même que le soutien apporté par la France au régime marocain « constitue un grave mépris des droits fondamentaux du peuple sahraoui et une violation flagrante des principes de l’ONU ». « Ce choix met en danger la stabilité régionale et compromet les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à une solution rapide au conflit du Sahara occidental », avertissent-elles.
La manifestation a également profité de l’occasion d’ « exiger l’arrêt de l’exploitation illégale des richesses du Sahara occidental » et « demander au gouvernement français et aux entreprises françaises d’appliquer les décisions de la justice européenne et de cesser immédiatement toute présence au Sahara occidental ».
Par ailleurs, il convient de rappeler que le 4 octobre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu trois arrêts historiques concernant des accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc, notamment dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture, ainsi que concernant l’étiquetage des produits en provenance du Sahara occidental. Du coup, la CJUE a invalidé ces accords, affirmant que le Maroc et le Sahara occidental sont des territoires distincts et séparés. Elle a également rappelé que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui est illégale. « Ces décisions marquent une avancée majeure pour le respect du droit international et la défense des droits du peuple sahraoui », se félicitent ces associations. Enfin, ce rassemblement auquel a participé l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFPDS), a exigé la libération des prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent dans les geôles du Makhzen.
Synthèse Farid Guellil