Accueil À LA UNE PENDANT QUE LA FIFA RESTE MUETTE SUR GHAZA : Guardiola brise l’omerta 

PENDANT QUE LA FIFA RESTE MUETTE SUR GHAZA : Guardiola brise l’omerta 

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Honoré par l’Université de Manchester, Pep Guardiola n’a pas seulement reçu un diplôme. Il a saisi cette tribune pour dénoncer l’horreur vécue à Ghaza. Une prise de parole forte, humaine et courageuse. Alors que la FIFA reste muette et que l’État sioniste continue sa politique coloniale brutale, l’entraîneur de Manchester City élève la voix pour les innocents écrasés par l’indifférence.
Lundi 2 juin, dans le cadre solennel d’une cérémonie universitaire, Pep Guardiola a reçu un doctorat honorifique de l’Université de Manchester. Une reconnaissance pour son travail exceptionnel depuis 2016, tant sur le plan sportif qu’humain. Mais c’est surtout son discours qui a marqué les esprits. L’entraîneur catalan n’a pas évoqué ses trophées, ni ses records. Il a parlé de Ghaza. De la souffrance. Du silence complice. Avec une émotion palpable, Guardiola a déclaré : « Ce qui se passe là-bas est très douloureux. Des milliers de victimes innocentes, des enfants sont tués, des familles sont déplacées, et les gens regardent en silence. » Il aurait pu rester dans les limites de la diplomatie. Mais il a choisi d’aller plus loin, d’exprimer son indignation. « Ce que nous voyons à Ghaza est très douloureux. Cela me fait mal au corps. Nous voyons la mort de milliers d’innocents et d’enfants, et la souffrance de milliers de familles à cause de la violence », a-t-il poursuivi.
Ce discours courageux résonne d’autant plus fort qu’il intervient dans un climat d’omerta. La FIFA, prompte à sanctionner des messages de soutien à la Palestine, continue de fermer les yeux sur les crimes de guerre israéliens. Guardiola, lui, choisit de ne pas détourner le regard. « Mon message n’est pas idéologique, mais porte sur l’amour de la vie et l’humanité… Certains pourraient penser que ce qui se passe ne nous regarde pas, mais je leur dis : la prochaine victime pourrait être vous ou votre enfant », a-t-il martelé.

Un engagement familial
L’attachement de Guardiola à la cause palestinienne n’est pas nouveau. Depuis le début du massacre de Ghaza en octobre 2023, sa fille, Maria Guardiola, s’est imposée comme une voix engagée. Très suivie sur Instagram, elle a multiplié les publications dénonçant l’apartheid israélien, partageant des images de la Nakba moderne, de la détresse des enfants palestiniens, et appelant au boycott de marques complices. En mai 2024, lors des célébrations du titre de champion d’Angleterre de Manchester City, Maria avait attiré l’attention en portant un keffieh palestinien. Elle avait aussi été aperçue dans plusieurs manifestations pro-palestiniennes à Londres et à Manchester, défiant les tentatives d’intimidation. Son père ne pouvait pas ignorer ce combat. Il le rejoint aujourd’hui avec force, sans ambiguïté.
Guardiola raconte une métaphore puissante : « Lorsque le blocus de Ghaza a commencé, j’ai vu beaucoup de photos et de vidéos, et j’étais terrifié, tandis que certains disaient : “Nous vivons loin d’eux. Que pouvons-nous faire ?” » Il a poursuivi par une image saisissante : « Je me suis senti comme un petit oiseau essayant d’éteindre un immense feu de forêt en l’aspergeant d’eau. Malgré les moqueries des autres, j’ai insisté : je fais ma part. »

Le silence complice des institutions
Dans un monde du football souvent aseptisé, dominé par des considérations financières, les mots de Guardiola sonnent comme une révolte. Là où la FIFA préfère interdire les messages « Free Palestine », Guardiola agit. Il ne se cache pas derrière des communiqués vides. Il parle de principes, d’humanité, d’un devoir moral. « La force du monde réside dans le fait de ne pas rester silencieux et d’avoir des principes face à l’injustice et à la violence », a-t-il affirmé.
Cette sortie ne plaira pas à tout le monde. En Israël, on criera à la politisation du sport. D’autres, plus cyniques, parleront d’ »opportunisme moral ». Mais ceux qui souffrent, ceux qui résistent, ceux qui sont privés d’eau, de toit et de dignité, entendront dans ses mots un écho de solidarité rare dans les hautes sphères du football. Pendant ce temps, la FIFA organise en grande pompe la Coupe du monde des clubs. Manchester City, avec Guardiola à sa tête, y affrontera le Real Madrid, Pachuca et le Red Bull Salzbourg dans le groupe H. Des millions seront investis, des projecteurs braqués sur les stars, mais une partie de l’opinion n’oubliera pas que derrière ce cirque médiatique, des enfants continuent de mourir sous les bombes de l’armée coloniale sioniste. Et que dans ce vacarme, la voix de Guardiola aura osé parler.
Quand le football ferme les yeux, Guardiola les ouvre. Dans un monde qui s’habitue à l’horreur, qui osera suivre son exemple ?
Mohamed Amine Toumiat

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