Une enveloppe de 60 millions de dinars a été consacrée à une opération de restauration des fortifications, remparts et espaces de prière classés, dans la vallée du M’zab, a indiqué, dernièrement, la direction de la culture de la wilaya de Ghardaïa. Cette opération de restauration et de revitalisation du patrimoine architectural atypique du M’zab sera entreprise prochainement pour préserver le riche legs historique et culturel affecté par «les aléas du temps», afin de l’intégrer dans la dynamique de développement que connait la wilaya de Ghardaïa, a indiqué le directeur de la culture. Pilotée par l’Office de la protection et de la promotion de la vallée du M’zab (OPVM), elle ciblera les cinq ksour existant dans la vallée du M’zab (Béni-Isguen, Bounoura, El-Atteuf, Melika et Ghardaïa), construits selon les techniques ancestrales en terre sèche et pisé, qui témoignent l’histoire, les traditions séculaires et une civilisation particulière, et connaissant un processus de dégradation affectant son cadre architectural, a déclaré M. Brahim Baba Addoun. Ces actions de restauration et de revitalisation toucheront pour le Ksar de Béni-Isguen (1 347 de l’ère chrétienne), l’espace de prière à ciel ouvert «Cheikh Ba El-Hadj», la porte ouest du ksar (Bab El-Gharbi), ainsi que son rempart avec les tours. Pour le Ksar d’El-Atteuf (en 1 012), elles cibleront les espaces de prières Sidi Brahim et Oukheira, ainsi que la porte «Bab Sidi Brahim». Les travaux concerneront aussi la mosquée antique (El-Atik), l’espace de prière du mausolée du Cheikh Badahmène, et les portes »Bab El-Chergui (Est) avec ses remparts et Bab El-Bazar, dans le ksar de Bounoura (1.046), ainsi que les portes Bab Amidoul, Bab Ben-Trache, Bab El-Argoub et le mausolée de Hadj Messaoud, dan le ksar de Mélika (1.350).
Ces actions de réhabilitation et de revalorisation du patrimoine culturel et architectural cibleront, pour le ksar de Ghardaïa (1 048), les espaces de prières de Ami Saïd El-Djerbi et Baba-Oudjemma, ainsi que la mosquée de Beni-Merzoug et les portes de «Bab Salem ou Aïssa» et «Bab Houacha». Pour redonner à ces trésors culturels leurs valeurs d’antan, les travaux de réhabilitation seront effectués par des maîtres artisans formés en matière de restauration du patrimoine, en utilisant des matériaux de construction traditionnels locaux confectionnés suivant les anciennes méthodes et techniques, notamment la cohésion entre le mortier de chaux, le plâtre, l’argile et la pierre, a affirmé le directeur de la culture de la wilaya. L’opération de restauration comprendra particulièrement le confortement des édifices, le traitement des façades, la restauration des mosquées et lieux de prière, les anciennes murailles, forteresses et portails, ainsi que les arcades de chaque ksar, a-t-il expliqué. La pentapole du M’zab, composée de cinq ksour (villes forteresses), avec son bâti traditionnel considéré comme des chefs-d’œuvre architecturaux uniques, ingénieusement construits par les premiers habitants de la région, et serpentée par une vallée, a été classée patrimoine mondial par l’UNESCO en 1982, avant d’être érigé en «Secteur Sauvegardé» en 2005, en vertu du décret exécutif N°05/209.Un plan de sauvegarde, en conformité avec la loi sur le patrimoine 04/98 du 15/07/1998, est en cours d’élaboration par un bureau d’étude, signale-t-on. Ce précieux patrimoine architectural a subi plusieurs actions en matière de réhabilitation et de revalorisation, pour la mise en valeur de cet héritage historique témoignant du génie de l’homme des oasis dans la construction, ainsi que dans la gestion des ressources hydriques et la préservation d’un équilibre entre ce patrimoine ancestral et celui naturel des palmeraies.
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