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PARTICIPANTS AU FORUM NATIONAL INITIE PAR LES FORCES DU CHANGEMENT : «Oui pour le dialogue ! On veut des garanties!»

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Comme prévu, le forum national de dialogue, initié par des partis se réclamant de l’opposition, regroupés au sein des «Forces du changement» s’est tenu, hier, à Alger, et ce, en présence de plusieurs personnalités, syndicats et partis politiques. À cette occasion, les participants ont dévoilé, à tour de rôle, leurs propositions de sortie de crise. Bien que le débat ait été houleux, les participants ont tenu à diagnostiquer la situation de crise, tout en abordant les questions qui fâchent, dont notamment, la libération des détenus d’opinion et des manifestants.

Le premier à avoir abordé ce point, était le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui a considéré, dans son discours, que « cette révolution pacifique doit aboutir à un dialogue sérieux et fertile entre le pouvoir et la société politique ». Pour la réussite de ce dialogue, auquel avait appelé, rappelons-le, le chef de l’État Bensalah, Soufiane Djilali a précisé que le pouvoir « doit avancer les gages de bonne volonté ». En ce sens, il expliquera que «  si le pouvoir actuel est sincère dans sa volonté d’aider au changement exigé par le peuple, tel qu’il le proclame, il doit remettre en liberté tous les détenus d’opinion ». « Il n’est pas possible de dialoguer alors que des jeunes et des moudjahidine sont en prison pour avoir participé à une manifestation, avoir porté l’emblème amazigh ou même avoir critiqué les dirigeants du pays », a-t-il déclaré sous les applaudissements des participants. «Un tel pas est un préalable qui favorisera, à n’en pas douter, la mise en forme du dialogue », a-t-il ajouté. Plus loin, l’intervenant a précisé qu’ « il n’y a aujourd’hui, pour les tenants du régime, plus qu’une seule issue », à savoir : «  organiser la passation du pouvoir au peuple». Cette déclaration a poussé les autres intervenants à appeler, eux aussi, à la libération des détenus d’opinion.

Mécanismes de réintégration de la confiance pour le dialogue
Désigné comme coordinateur de ladite réunion, l’ancien diplomate et ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, a précisé que le dialogue, auquel a appelé le chef de l’État, doit être accompagné d’une série de mesures et de mécanismes pour sa réussite. Parmi ces mécanismes, il citera la nécessité de reconnaître la légitimité des revendications du mouvement populaire pacifique. À cela s’ajoute, l’impératif d’évincer les icones de l’ancien système politique dont la rue ne cesse de revendiquer le départ. L’autre point abordé pour le lancement du dialogue, il citera la nécessité d’ouvrir le champ politique et médiatique et mettre un terme à toutes les pressions. De surcroît, il a souligné la nécessité que le pouvoir s’engage à accompagner et à protéger les manifestations pacifiques. Le respect de la Justice, des libertés individuelles et collectives, ainsi que la liberté de la presse, sont autant de mécanismes qui peuvent aboutir à réinstaurer la confiance.
À noter que les initiateurs proposeront, dans leur déclaration finale, leur feuille de route peaufinée pour pouvoir sortir de la crise.

La Constituante ou la pomme de discorde ?
L’autre point qui fâche abordé par les participants est la question de la Constituante. Alors que le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a considéré qu’ « il y a un consensus sur la question de la nécessité de respecter le cadre constitutionnel », il n’en demeure pas moins que ce dernier a précisé que « le débat autour d’une Assemblée constituante est inconcevable ». En effet, il a précisé que cette alternative n’est guère « démocratique ».
Pour lui, «  les longues périodes de transition ont mené, dans de nombreux pays, à la division ». Cependant, pour Soufiane Djilalli la question est perçue d’un autre angle. En effet, celui-ci a précisé « qu’après l’élection présidentielle, un processus constituant devra être mis en route de manière inclusive pour enfin aboutir à une Constitution de la nouvelle Algérie ».

Les grands absents
Bien qu’ils aient, dans le passé, confirmé leur participation à ce Forum du dialogue, des personnalités ont été absentes hier. C’est le cas de Taleb El Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Djamila Bouhired, Ahmed Benbitour, Lamine Zeroual, Mustapha Bouchachi. Des partis de l’opposition ont également boycotté la rencontre, ceux notamment qui composent le pole de l’Alternative démocratique, dont le FFS, le RCD et le PT. Pour justifier l’absence de Taleb El Ibrahimi, le coordinateur du forum, Abdelaziz Rahabi, a expliqué que « celui-ci est absent pour des raisons de santé ». À noter que cette réunion marathon a duré toute une journée, ponctuée de longs débats parfois houleux. Cette rencontre, première du genre, pourra être rééditée dans les prochains jours, selon les précisions des participants.
Lamia Boufassa

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