Le groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), a accouché, dimanche, d’un communiqué, une semaine après les « fâcheuses » révélations de l’ex-député du même parti, Baha Eddine Tliba sur le marchandage à coups de milliards des sièges à la députation sur les listes de l’ancien parti unique lors des élections législatives de 2017, oû le parti tente de se démarquer de ces pratiques et se montrer plutôt clean.
Mais avant de s’attaquer à Tliba, le groupe FLN qui n’a pas jugé utile de le citer nommément tout au long du texte diffusé, s’est tout d’abord chargé de « certains médias » qui, pourtant n’avaient rapporté que ce qui a été « divulgué » par le député Tliba, mercredi dernier, au Tribunal de Sidi- M’hamed. « Le parti a fait l’objet d’une campagne féroce de la part de certains médias, qui avaient porté atteinte à l’intégrité et la réputation des élus FLN au sein l’Assemblée populaire nationale, suite aux déclarations d’un député lors de son audience au tribunal, affirmant que les candidats du parti avaient versé de l’argent pour figurer sur les premières places des listes électorales de 2017 », lit-on dans le document du FLN en référence à son ex-parlementaire Tliba Baha Eddine, sans, toutefois, le nommer.
Poussant le bouchon plus loin, les signataires du document estiment que cette campagne, qui « intervient dans ces circonstances exceptionnelles que vit le pays vise à déstabiliser, et jeter le doute sur les institutions de l’État, ainsi qu’à discréditer le parti ». Et d’ajouter : « nous avons enregistré avec regret ces propos dénués de tout fondement, et nous tenons à éclairer l’opinion publique et à démonter l’intégrité et la compétence de nos députés ». Ainsi pour le groupe parlementaire de ce parti, « le vote pour la levée de l’immunité sur cet individu (Tliba : Ndlr) réclamé par la justice, en est la parfaite illustration de l’opposition du parti à toute forme de corruption, mais aussi une preuve, sans appel, que ces comportements sont individuels, et dont l’entière responsabilité incombe aux seuls responsables de ces actes et n’engage nullement les organes du parti, ni juridiquement, ni politiquement » Comme pour appuyer la véracité de leurs répliques face à Tliba, le parti a tenu à rappeler que ce dernier (Tliba) a été radié du parti en 2018 après son passage devant la commission disciplinaire du parti.
La mise au point du collectif de défense de l’ex-député
La sortie du groupe parlementaire du FLN a fait réagir le collectif des avocats de l’ex-député Baha Eddine Tliba à travers un communiqué de presse apportant des clarifications sur cette affaire. « Induit en erreur par des « manipulations » colportées par des médias papiers, sites électroniques, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, et autres pages sur les réseaux sociaux, le groupe parlementaire du parti FLN a publié un communiqué attentatoire à notre client d’où les éclaircissements suivants », peut-t-on lire sur les premières lignes du communiqué des avocats de l’accusé Tliba. Selon la défense de l’ex-député Baha Eddine Tliba, leur client n’a à aucun moment déclaré devant le tribunal de Sidi-M’hamed avoir versé sept (7) milliards de centimes pour l’intégrer dans la liste des candidats FLN aux élections législatives de 2017, réfutant ainsi tout ce qui a été rapporté à grande échelle à ce sujet par la presse. « Les propos de notre client étaient plutôt clairs, en affirmant qu’il a fait objet d’intimidation et de surenchère pour les têtes de listes électorales du FLN lors des élections législatives de 2017, contre 7 milliards de centimes. Chose qu’il a d’ailleurs refusé et directement saisi les services de sécurité » lit-on dans le communiqué, ajoutant que tout ce qui a été rapporté par les médias et imputé à notre client, est sans fondement et n’a d’autres objectifs que de nuire à la crédibilité de l’Assemblée populaire nationale APN, qui est une institution constitutionnelle, précisant que tous ceux impliqués dans cette affaire ont été écartés grâce à la collaboration de M.Tliba avec les services de sécurité. Revenant à la déclaration du groupe parlementaire FLN, ayant trait à sa radiation définitive du parti, la défense de Tliba affirme qu’il s’agit d’une manipulation tendancieuse, précisant que le député controversé a, en passant devant la commission de discipline du parti, « écopé » d’un avertissement verbal, car, a-t-elle ajouté, la demande de sa radiation émise par le SG du parti de l’époque (Djamel Oueld Abbès : Ndlr) a été rejetée par la commission qui avait compris les motivations de cette demande à savoir protéger ses enfants. Les avocats de l’ancien vice-président de l’APN ont également apporté une précision de taille, affirmant que leur client Tliba « n’a jamais été poursuivi » dans le cadre de cette affaire par aucun article pénal relatif à la loi électorale comme rapporté par les médias. « Ce qu’a révélé notre client devrait servir à mettre fin à une forme parmi d’autres de la corruption pour laquelle le peuple s’est soulevé le 22 février de l’année écoulée et devrait servir de titre pour la nouvelle Algérie » a conclu le texte des avocats de Baha Eddine Tliba.
Brahim Oubellil