La France de Macron qui a perdu pied en Afrique et qui s’est vue chassée comme un malotru de ses zones d’influence où elle avait, grâce à la ruse de la Françafrique inspirée par Jacques Foccart, vit ces derniers jours les réminiscences de son passé colonial. Sinon comment expliquer qu’elle apporte son soutien à un royaume colonialiste et comment expliquer qu’elle va à l’encontre de la légalité internationale et les résolutions du Conseil de sécurité dont elle est membre permanent pour cautionner la dérive colonialiste marocaine du plan d’autonomie sous la souveraineté marocaine des territoires occupés du Sahara occidental. C’est une grave dérive de la France de Macron qui montre chaque jour un peu plus sa duplicité. Elle est complice des massacres des enfants de Ghaza et elle s’est proclamée complice des visées marocaines visant à nier le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. En adressant un message au roi M6, dans lequel il affirme apporter son soutien au plan d’autonomie proposé par Rabat et qui est le principal motif de blocage de toute perspective de règlement du conflit qui ronge la région depuis 1975, Macron s’est livré à une véritable mise à nue qui montre le véritable visage hideux de la France coloniale et néocoloniale, qui tranche avec celle de la déclaration universelle des droits de l’homme. Par ce soutien, elle assume pleinement son jeu pervers et surtout dangereux qu’elle mène au niveau du Conseil de sécurité. Elle prouve qu’elle a toujours été un motif de blocage au niveau de cette institution, de toute initiative de vote de résolution contraignante permettant une avancée dans le règlement de ce conflit.
Dans son message adressé au souverain marocain, à l’occasion de la célébration de la fête du trône, Emmanuel Macron, se range clairement du côté du bourreau contre la victime. Macron affirme que le soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et sans ambages. Le soutien de la France à ce plan permettra d’assurer le développement et la prospérité de cette région du monde. Il ne pipe pas mot sur les souffrances du peuple sahraoui et balaye d’un revers de la main leur aspiration à l’indépendance et la liberté, un droit reconnu par la communauté et la légalité internationale.
C’est une volonté délibérée de la France de Macron de se trouver un nouveau pied à terre dans le continent africain. Chassée de l’Algérie au terme d’une héroïque révolution, devenue un symbole pour tous les peuples épris de liberté et bouté de ses anciennes colonies et de son dernier carré dans la région du Sahel, elle tente une manœuvre pour mieux s’implanter au Maroc qu’elle avait façonné à sa guise, grâce au Marechal Lyautey, après des décennies de protectorat.
Le jeu de la France est malsain au point de susciter des condamnations à travers le monde. L’Algérie qui a pris acte de la volte-face de la France a fermement condamné le soutien apporté par Paris à Rabat tout en invitant la France à assumer pleinement les responsabilités d’une telle manœuvre politique. Le Front Polisario a rappelé à Paris et Rabat que le peuple sahraoui ne va jamais abandonner son droit légitime de disposer de son sort grâce au référendum d’autodétermination adopté comme mode de règlement aussi bien par l’Union africaine que l’ONU.
Des organisations non gouvernementales internationales ont vivement critiqué l’attitude de la France qui montre que le monde est en train de vivre une nouvelle polarisation d’essence néocoloniale.
La France, est le mauvais élève décrit, en 1975 à Alger par le défunt général Giap, le compagnon de Ho Chi Minh qui avait défait le corps expéditionnaire français à Dien Bien phu.
La France qui est en train de vivre une révolution qui pourrait jeter aux orties la cinquième république en vigueur depuis 1958, menée par le Nouveau front populaire.
Macron sait pertinemment qu’il a perdu la bataille et qu’il doit impérativement cohabiter avec un gouvernement frondeur. C’est pourquoi il multiplie les manœuvres quitte à aller loin dans la surenchère et à nier au peuple sahraoui le droit de vivre en paix dans son pays la République arabe sahraouie démocratique.
Slimane B.
