La commission de discipline du FLN a rendu son verdict sur l’affaire du sénateur Benzaïm, sinon la décision a été révélée hier, par le concerné lui-même, qui tombe en disgrâce après avoir été aux prises avec le SG Djamel Ould Abbès. Dans une publication faite sur son compte Facebook, celui qui a bravé le chef en poste a annoncé sa propre exclusion des rangs du parti, et en conséquence du groupe parlementaire FLN au Conseil de la nation.
Personne n’aurait cru à une telle issue dans le bras de fer opposant, depuis des semaines, le chef du FLN, Djamel Ould Abbès, à ce membre du Conseil de la nation, faisant également partie de l’escadron du Comité central. À plus forte raison que, de l’avis d’une source, proche compagnon du mis en cause, Benzaïm a tenté plusieurs voies de recours, autrement une démarche d’apai
sement avec le patron du FLN, mais qui a buté sur le refus de ce dernier à concéder pour laisser la commission de discipline «prendre ses responsabilités.» Selon notre source, pris au dépourvu, Benzaïm ne s’attendait pas à ce que l’on tranche d’une décision aussi «radicale» à son encontre. Même si, après un moment de recul et de réflexion, il a fini par appréhender son erreur «fatale» et l’«irréparable» qu’il a commis en s’attaquant frontalement à un membre du gouvernement, notamment la ministre de l’Éducation Benghabrit, allant jusqu’à réclamer sa tête. La décision de son exclusion lui a été notifiée par une lettre adressée à Mohamed Zoubiri, chef du groupe parlementaire du parti au Sénat, qui, à son tour, a renvoyé, par courrier, la décision au concerné.
Dans l’entourage de Ould Abbès, on évoque une mise à l’écart, tenant compte, non pas de la «gravité» de l’écart disciplinaire dont est accusé Benzaïm. Mais, d’un élément, parmi tant d’autres, qui sont dans le collimateur du chef du FLN, qui veut s’assurer d’un large consensus avant la tenue, dans moins d’un mois, de la réunion du Comité central. Donc, le suspense autour de cette affaire n’aurait pas trop duré, après plusieurs épisodes qui ont vu le mis en cause refuser de comparaitre devant la commission de discipline dirigée par Amar Louazani.
En effet, l’examen du dossier litigieux de Benzaïm par la commission centrale de discipline du FLN, devant avoir lieu par le passé, a été maintes fois reporté, comme annoncé par le Bureau politique dirigé par Ould Abbès. La décision d’ajouter cette affaire, même si accessoirement elle était justifiée par l’indisponibilité du responsable direct appelé à examiner le dossier d’un cas disciplinaire, parmi tant d’autres, est confrontée à d’autres questions de fond. Car, à l’approche d’une échéance aussi importante et décisive que la réunion du comité central, voudrait que les dossiers épineux soient traités avec tact et sagesse au risque de s’attirer les foudres.
Et pour cause, il n’y a pas que le cas Benzaïm qui pose problème à l’actuel patron du FLN, lequel a déjà constitué une liste d’au moins 7 cadres de haut rang à abattre, où figure le député controversé, Baha Eddine Tliba et l’ex-chef du groupe parlementaire, Mohamed Djemaï. Deux membres de l’influente instance du comité central dont la campagne, menée en faveur d’un cinquième mandat pour le président Bouteflika, n’a pas été du goût d’Ould Abbès qui a excommunié publiquement les partisans ; le meneur Tliba en particulier.
Farid G.