Le secteur de la culture en Algérie, comme dans tous les pays du monde aura été sérieusement impacté par la pandémie de coronavirus qui a imposé un gel des activités culturelles pendant plus de neuf mois durant l’année qui s’écoule ce qui a sérieusement relancé le débat sur les droits, les statuts et la prise en charge des artistes et techniciens en temps de crise.
En Algérie de nombreux corps de métier comme les musiciens, les comédiens, les danseurs et chorégraphes, les plasticiens ou encore les techniciens du cinéma et du théâtre ont été contraints de cesser leurs activités et de se retrouver sans revenus depuis le gel des activités culturelles et des spectacles en mars dernier, une situation qui a relancé le débat sur le statut juridique des artistes et donné naissance à des organisations syndicales représentatives de ces métiers. Au début de la pandémie l’Unesco avait lancé l’initiative «RésiliArt» qui donne la parole aux professionnels de la culture pour mettre en lumière l’état actuel des industries créatives à travers quelques 230 débats virtuels dans 116 pays, dont l’Algérie, pour mieux traverser cette situation d’urgence culturelle. De nombreux artistes et responsables algériens de la culture avaient pris part à ces rencontres pour débattre de la place de l’artiste dans le système professionnel et juridique algériens, en vue de proposer des modes de réflexion adaptés à la réalité et définissant les axes et orientations législatives à l’effet d’élaborer un projet de loi algérien sur le statut de l’artiste. Le ministère de la Culture et des Arts avait lancé, en mai dernier, une opération de soutien financier au profit des artistes impactés par le Coronavirus avec le concours de l’Office national des droits d’auteurs et droits voisin (Onda) et qui avait touché quelques 3400 artistes à la fin du mois de novembre. Naissance de deux nouvelles organisations représentatives Face à cette situation de précarité un collectif de musiciens a décidé en octobre dernier de créer la coordination syndicale des musiciens d’Alger qui compte plus de 300 adhérents et dont la revendication essentielle reste «l’adoption d’un statut de l’artiste» pour améliorer la condition sociale de l’artiste et faire valoir l’apport de ce dernier à la société. Une autre organisation a également vu le jour peu de temps avant cette période de pandémie, le Collectif des techniciens du cinéma en Algérie (Ctca), et compte plus de 500 adhérents.
Les membres de ce collectif avaient pris part à la rencontre sur le cinéma organisée par le ministère de la Culture en février dernier, avant d’être reçu par des cadres du ministère de la Culture et des Arts pour discuter du statut des professionnels du cinéma, de la situation socio-professionnelle des travailleurs du cinéma, de la carte professionnelle du cinéma, et de la formation et du recyclage dans ce domaine.