La situation humanitaire à Ghaza continue de se détériorer dans un climat de restrictions croissantes imposées aux organisations internationales. Jeudi, l’ONG Médecins du Monde a lancé un appel pressant à l’occupation sioniste afin qu’elle respecte le droit international humanitaire et garantisse aux organisations non gouvernementales la possibilité d’exercer leur mission sans entraves dans l’enclave assiégée.
Au cœur de cette alerte, les récentes modifications apportées par l’entité sioniste au système d’enregistrement des ONG opérant à Ghaza. Selon le président de Médecins du Monde, Jean-François Corty, ces changements ne relèvent pas d’un simple ajustement administratif, mais s’inscrivent dans une démarche plus large de délégitimation systématique. Une stratégie qui ne viserait pas seulement les organisations humanitaires indépendantes, mais toucherait également les agences des Nations unies, fragilisant ainsi l’ensemble du dispositif international d’aide et de protection des civils palestiniens. « Nous travaillons aujourd’hui sous la menace permanente de voir nos activités suspendues », a déclaré le responsable de l’ONG, évoquant une situation d’incertitude extrême partagée par de nombreuses organisations présentes sur le terrain. Les nouveaux critères imposés apparaissent, selon lui, comme un instrument d’exclusion ciblée, destiné à évincer des ONG expérimentées, actives depuis des années à Ghaza, au profit de structures plus récentes et potentiellement moins indépendantes. Ces mesures affectent directement les organisations engagées dans l’aide médicale, la prise en charge sanitaire, la distribution de nourriture et la documentation des violations humanitaires. Médecins du Monde, comme d’autres ONG, se retrouve ainsi menacée pour avoir rempli des missions essentielles et, dans certains cas, pour avoir dénoncé les manquements répétés de l’occupation sioniste au droit international humanitaire, aussi bien à Ghaza qu’en Cisjordanie occupée. Le coût humain de cette situation est déjà dramatique. Selon les chiffres communiqués, près de 300 travailleurs humanitaires ont été tués par les bombardements au cours des deux dernières années. Médecins du Monde a perdu l’un de ses médecins, tandis que Médecins Sans Frontières déplore la mort de dix de ses membres. Des pertes qui illustrent la dangerosité extrême dans laquelle opèrent aujourd’hui les acteurs humanitaires, souvent pris pour cibles malgré la protection que leur confère le droit international. Sur le plan médical, l’urgence est criante. Environ 20 000 blessés nécessitent toujours des soins, mais de nombreux patients restent prisonniers de l’enclave, incapables d’être évacués vers des structures adaptées. Les restrictions imposées à l’entrée des fournitures médicales et de l’aide humanitaire aggravent encore une situation déjà catastrophique, transformant des blessures soignables en drames irréversibles. Face à cette réalité, Médecins du Monde exprime une profonde inquiétude quant à sa capacité à poursuivre son action à Ghaza dans les mois à venir. Une perspective alarmante, tant la présence d’organisations humanitaires indépendantes demeure vitale pour une population soumise au blocus, aux bombardements et à l’effondrement des systèmes de santé. Au-delà du sort d’une ONG, c’est l’ensemble du principe de l’action humanitaire impartiale qui se trouve aujourd’hui menacé à Ghaza, dans un contexte où l’entrave à l’aide devient, de plus en plus ouvertement, un outil de guerre.
M. S.













































