L’année 2015 s’annonce dure pour le commerce extérieur, avec le retour aux licences d’importation pour réduire la facture des importations et faire face à la chute des prix du pétrole. Le but étant la limitation du commerce de certaines ressources naturelles épuisables, la garantie pour l’industrie de transformation, la disponibilité de matières premières produites localement, l’approvisionnement du marché en produits par lesquels se ferait sentir une pénurie, ainsi que la sauvegarde des équilibres financiers extérieurs du pays.
En fait, cette décision vient pour réduire la facture d’importations qui ne cesse d’augmenter d’année en année. Durant les onze premiers mois de 2014, l’Algérie a importé pour 53,29 milliards de dollars, contre 50,19 milliards USD à la même période de 2013, soit une hausse de 6,19%, selon les chiffres officiels. La facture des médicaments est parmi les plus importantes. Mais, il sera encore très difficile pour le gouvernement de réduire cette facture car il est déploré le retard enregistré pour le développement de la production pharmaceutique locale et parce qu’il y a aussi beaucoup de nouvelles thérapies qui coûteront chère et devraient être présentes pour soigner le malade algérien, comme le cancer. Pourtant, les annonces de création d’usines pharmaceutiques se multiplient, donnant à l’État un espoir de réduire les importations de médicaments. Pour les pouvoirs publics, qui veulent favoriser la production en Algérie, ces initiatives sont de bon augure pour espérer réduire la lourde facture liée à l’importation de médicaments.
La facture des importations algériennes des produits pharmaceutiques a augmenté à 1,60 milliard de dollars (usd) durant les huit premiers mois de l’année 2014, contre 1,27 milliard usd sur la même période de l’année d’avant, soit une hausse de 28%. Parmi les explications à ce phénomène : la hausse des prix de certains produits encore sous brevet et la pénurie de médicaments, dont le pays a souffert ces derniers temps. Si le développement d’une industrie du médicament en partenariat avec des laboratoires étrangers figure parmi les voies privilégiées pour redresser la situation, l’Algérie a également mis en place des mesures protectionnistes dont, en premier lieu, l’interdiction d’importation de 800 médicaments en 2012, correspondant aux spécialités produites localement. Problème : le niveau de production nationale n’a pas permis de répondre aux besoins, d’où de fréquentes ruptures de stock. Malgré les avancées, les lourdeurs administratives (comme la lenteur de l’enregistrement d’un médicament) demeurent des entraves pour les laboratoires actifs dans le pays.Mais la volonté de verrouiller l’importation pour encourager la production nationale n’a toujours pas porté ses fruits.
Les professionnels prévoient même que le pays pourrait potentiellement doubler sa production d’ici à 2015, de 35 % à 70 %. «Aujourd’hui, nous avons de l’argent : nous pouvons nous permettre d’acheter des produits chers. Mais demain, il n’en sera peut-être plus ainsi », alerte les professionnels qui précisent qu’il faut une dizaine d’années pour développer notre tissu industriel et nous positionner en hub pour l’Afrique, notamment dans les biotechnologies.
Ines B.