La liberté de Georges Ibrahim Abdallah, figure emblématique de la lutte anti-impérialiste et plus ancien prisonnier politique d’Europe, semble plus proche que jamais. Malgré la décision du parquet de Paris de faire appel de l’ordonnance de libération rendue par la justice française, son avocat a affirmé lundi soir que ce recours ne devrait pas empêcher sa libération prévue pour le 25 juillet.
« Le recours ne bloque pas la libération attendue de Georges Abdallah », a déclaré son avocat, confiant et déterminé, quelques heures après l’annonce de ce nouveau rebondissement judiciaire. Ce développement intervient après la décision de la Cour de cassation française d’approuver sa remise en liberté, 41 ans après son arrestation à Lyon, le 24 octobre 1984. Le ministère français de la Justice avait annoncé le 17 juillet dernier la libération de Georges Abdallah, ouvrant ainsi une brèche historique dans un dossier devenu, au fil des décennies, le symbole de l’acharnement politico-judiciaire et de la soumission des institutions françaises à la pression des lobbies pro-israéliens et états-uniens. Pour de nombreux défenseurs des droits humains, collectifs militants et citoyens engagés, le triomphe de Georges Abdallah est aussi celui de tous les libres à travers le monde, et particulièrement des Français qui, depuis des décennies, se sont mobilisés sans relâche pour exiger sa libération. Des manifestations, des sit-in devant la prison de Lannemezan, des campagnes de solidarité, et une présence constante dans les milieux associatifs et universitaires ont forgé un mouvement de soutien large, engagé à briser les chaînes imposées par les lobbies sionistes en France.
Qui est Georges Abdallah ?
Né en 1951 à Qoubayat, dans la région d’Akkar au nord du Liban, Georges Ibrahim Abdallah est un militant communiste et anti-impérialiste. Il a rejoint la résistance contre l’occupation israélienne au Liban dans les années 1970, et a été un membre actif des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). Arrêté à Lyon en 1984, il est accusé de complicité dans les assassinats de diplomates américains et israéliens à Paris. Malgré une condamnation à la réclusion à perpétuité en 1987, il est libérable depuis 1999, mais sa détention a été prolongée à maintes reprises sous la pression politique des États-Unis et d’Israël. Georges Abdallah est aujourd’hui considéré comme le plus ancien prisonnier politique en Europe, détenu depuis plus de 41 ans. Sa cause est devenue un symbole de la résistance contre l’arbitraire judiciaire et la soumission des États aux puissances impérialistes.
Une libération sous haute surveillance
Même si l’espoir renaît quant à sa libération imminente, de nombreuses voix appellent à la vigilance. Le recours du parquet pourrait être utilisé comme levier politique pour retarder, voire empêcher une fois de plus la remise en liberté de Georges Abdallah. Cependant, selon ses avocats et les militants de son comité de soutien, la décision de libération est juridiquement solide, et aucune base légale ne permettrait de le maintenir en détention après le 25 juillet. Le cas de Georges Abdallah interpelle une nouvelle fois la conscience démocratique française, et questionne l’indépendance réelle du système judiciaire face aux injonctions extérieures. Il met en lumière, aussi, le combat toujours actuel des peuples et des militants pour la souveraineté, la justice et la dignité. La libération de Georges Abdallah, si elle se concrétise, marquera une défaite majeure pour les réseaux d’influence qui ont œuvré à son maintien en captivité, et une victoire éclatante pour celles et ceux qui, en France et ailleurs, n’ont jamais cessé de croire en la force de la solidarité internationale.
M. Seghilani