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Mustapha Kateb : L’intellectuel au service du combat libérateur et de la dynamique culturelle

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Militant profondément convaincu de la pertinence d’exploiter les arts du spectacle comme porte voix de l’Algérie combattante pour son indépendance, puis précurseur d’une dynamique culturelle accompagnant l’édification de l’Algérie souveraine sortant à peine de 132 ans de colonisation, Mustapha Kateb aura été l’intellectuel décisif qui aura voué sa vie à sa patrie.

De la troupe historique du Front de libération nationale à la création de l’Institut national d’art dramatique et chorégraphique de Bordj El Kiffan (Alger), en passant par la direction du Théâtre national Algérien, Mustapha Kateb aura passé plus de 50 ans de sa vie au service de l’action théâtrale militante et de la dynamique culturelle en Algérie. Mustapha Kateb, marque ses débuts dans le théâtre en 1936, d’abord à la radio, puis en créant la troupe, »Alif, Ba » avec entre autres, Allal El Mohib, Abdellah Nekli et Sid Ali Fernandel, avant de rejoindre l’ensemble « El Motribiya », dirigée par le doyen du théâtre algérien, Mahieddine-Bachtarzi. Le comédien Kateb récidive une dizaine d’années plus tard, en con stituant la troupe « El Masrah », bien après « El Masrah El Djazaïri », distinguée durant les années 1950, en ex. Union Soviétique et quelques pays de l’Europe de l’est, notamment. Avec Mahieddine Bachtarzi et la « Troupe du Théâtre arabe » il donnera, tous les vendredis et pendant huit ans, deux représentations en langue arabe (de 1948 à 1956). Après un séjour en France il rejoindra Tunis pour présider la troupe artistique du FLN. Plusieurs travaux montés par cette troupe et mis en scène par Mustapha Kateb, étaient destinés à porter dans le monde la voix du peuple algérien en lutte pour son indépendance, avec l’apport de figures emblématiques comme Sid Ali Kouiret et Yahia Ben Mebrouk. =Pour un théâtre académique, aux normes universelles= Le 8 janvier 1963, l’Algérie indépendante, qui célèbre cette année le 60e anniversaire du recouvrement de sa souveraineté, crée sa première institution culturelle, le Théâtre national algérien (TNA) dont la direction est confié à Mustapha Kateb, qui mettra son expérience au service des jeunes artistes. Avec la mission de dégager les caractéristiques d’un théâtre authentiquement algérien, Mustapha Kateb va mettre en scène des pièces comme « El Hayatou Holm », « El Ghoula », « Le cadavre encerclé » et « L’homme aux sandales de caoutch ouc », et il adaptera des œuvres de grands dramaturges comme William Shakespeare, Berthold Brecht, Nazim Hikmet et autre Tewfik El Hakim. Qualifié par ses pairs de « visionnaire-pédagogue », il propagera davantage son action qu’il consignera dans, « El Halqa » et « Révolution et Culture », deux revues culturelles, dédiées au théâtre et aux débats d’idées. Inauguré trois ans après l’indépendance, l’Institut national d’art dramatique et chorégraphique de Bordj El Kiffan (Alger), devenu en 2004, Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’Audio-Visuel (Ismas), est également une des réalisation majeure qui auréole la parcours singulier de cet illustre homme de culture. Nommé en 1973 au poste de conseiller auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, il s’attèlera à la promotion du théâtre universitaire, à travers l’élaboration d’un programme académique et la création d’ateliers, organisés entre 1975 et 1984, au profit des étudiants intéressés par la pratique du 4ème art. Il mettra à profit son passage à l’Assemblée populaire de la ville d’Alger (1985-1988), avec l’ouverture du Conservatoire de la ville d’Alger et donnera également le coup d’envoi à la construction de cinq complexes culturels dans plusieurs quartiers de la ville. Vouant sa vie au service de la culture en Algéri e, Mustapha Kateb, a fait partie de la deuxième génération d’hommes de théâtre, après celle de Mahieddine Bachtarzi, Ali Sellali (dit Allalou), Rachid Ksentini et Mohamed Touri. Au-delà du théâtre, Mustapha Kateb a été distribué dans plusieurs films algériens dont « Le vent des Aurès » et « Décembre » de Mohamed Lakhdar-Hamina, « L’opium et le bâton » de Ahmed Rachedi, ou encore « Hassan Niya » de Ghaouti Bendeddouch, avant de revenir en 1988 à la direction du Tna. Il décèdera le jour même de la disparition d’un autre grand nom de la culture algérienne, son cousin, le romancier et dramaturge Kateb Yacine, le 28 octobre 1989.

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