Pour l’expert pétrolier international, Mourad Preure, l’Algérie devrait donner la priorité au conventionnel car elle en possède encore de grandes capacités, et laisser l’exploitation de gaz de schiste pour plus tard. S’exprimant hier sur le plateau de Radio M, Preure a estimé que le sous-sol algérien réservait des surprises. « Nous avons de grandes capacités dans le développement des gisements et un grand potentiel pour augmenter notre production », dira-t-il. Selon lui, il y a une pression et une volonté d’éjecter l’Algérie du marché gazier européen, rappelant à ce propos que le pays représentait 16% de ce marché (Europe) alors qu’il est aujourd’hui à 8%. Mais pour répondre à cette menace, l’exploitation de gaz de schiste n’est sûrement pas la meilleure solution, selon Mourad Preure, qui a qualifié le gisement de Hassi R’mel de «belle bête», poursuivant que «c’est l’une des plus grandes accumulations gazière mondiale». Dans le même cadre d’idée, cet expert a signalé qu’il était impossible actuellement de régler la problématique de la pollution liée au gaz de schiste du fait que «les moyens et la technologie ne le permettent pas». Il a expliqué dans ce sens que l’Algérie possède actuellement 112 appareils de forage en activité dont 95% sont la propriété de la Sonatrach. « Si on devait déployer demain le gaz de schiste il faudrait un minimum de 500 appareils de forage avec tout un personnel autour, alors que nous sommes déjà démunis », a-t-il révélé affirmant qu’ « aujourd’hui un puits non conventionnel au États-Unis coûte 10 millions de dollars, alors qu’en Algérie, il pourrait coûter entre 15 et 20 millions de dollars ».
Ania N.ch.