Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Javier Bardem, Zendaya… La pléiade de stars à l’affiche de « Dune », la grosse production la plus attendue de la Mostra de Venise, ont débarqué sur le Lido, où a été projeté hier vendredi la nouvelle version de cette œuvre mythique de science-fiction.
Une projection a été organisée vendredi matin pour la presse, mais aucun détail sur ce film évènement, signé Denis Villeneuve, ne doit être révélé avant la première officielle en fin d’après-midi de cette adaptation signée Denis Villeneuve. Le réalisateur canadien est attendu au tournant, bien au-delà de la lagune: Dune, série de romans de Frank Herbert, est un chef-d’œuvre de la science-fiction, dont aucune adaptation n’avait jusqu’ici franchement convaincu. « Le plus gros défi (du tournage) était, de loin, de gérer et de maîtriser la chevelure de Timothée » Chalamet, a plaisanté en conférence de presse le réalisateur, assis aux côtés de son casting de stars, dont le jeune acteur de 25 ans, cheveux mi-longs en bataille. Nouvelle étoile d’Hollywood, le Franco-Américain incarne le héros Paul Atréides, reprenant le flambeau porté par Kyle MacLachlan dans la version de David Lynch. Plus sérieusement, souhaitant éviter les écueils auxquels ont pu se heurter au XXe siècle le réalisateur de « Mulholland Drive » ou le cinéaste culte Alejandro Jodorowsky dans leurs tentatives de s’attaquer à Dune, Villeneuve a dit avoir cherché « un équilibre entre les détails qui donnent sa force au livre » et la simplification nécessaire pour le grand écran. Villeneuve (« Sicario », « Premier Contact ») a déjà prouvé sa capacité à s’attaquer aux mythes de la SF, avec « Blade Runner 2049 » (2017), suite du film de Ridley Scott, et pour son « Dune », il a pu dépenser un budget colossal de 165 millions de dollars. Le film, 37 ans après l’échec commercial de celui de David Lynch, représente un enjeu de taille pour la Warner, qui rêve que « Dune » devienne une nouvelle saga qui fasse venir et revenir les foules en salles, comme a pu l’être Star Wars. Au-delà, c’est un test pour les studios, qui sortent essorés de la pandémie, couplée au triomphe du streaming et à l’essoufflement du modèle des super-héros.
Chalamet chez les Fremen
Le film de Villeneuve, 53 ans, grand fan de Frank Herbert, devrait reprendre fidèlement l’intrigue du livre, où tribus et potentats s’affrontent, des millénaires après notre ère, pour le contrôle de l’épice, un mélange qui prolonge la vie et offre des pouvoirs prophétiques. Il est récolté sur une planète de sable brûlant, infestée de redoutables vers géants, baptisée Arrakis, ou Dune. Le film ne couvre que la première partie du premier roman, le réalisateur espérant pouvoir offrir des suites au public. Jouer dans ce « Dune », présenté hors-compétition à Venise, était « un honneur unique dans une vie », a déclaré Timothée Chalamet : « J’espère qu’il y en aura un deuxième, ce serait un rêve ». Son personnage, Paul Atréides, jeune prince qui deviendra le prophète des Fremen, le peuple d’Arrakis, est accompagné d’Oscar Isaac qui joue son père, le duc Leto, et de Rebecca Ferguson, sa mère, Dame Jessica. Le peuple des Fremen compte dans ses rangs l’Espagnol Javier Bardem et la révélation de la série « Euphoria », Zendaya, une star aux 106 millions d’abonnés sur Instagram susceptible de faire venir les plus jeunes générations en salle. La Britannique Charlotte Rampling joue le rôle d’une Révérende Mère. La sortie du film (le 15 septembre en France) a déjà été précédée de quelques remous : Denis Villeneuve a fait état à plusieurs reprises de sa colère contre la décision de Warner de le diffuser également en ligne dans certains pays. « Le film a été rêvé, fabriqué, filmé en pensant » au grand écran, a-t-il souligné à Venise, vantant une « expérience physique » en salles et remerciant les producteurs de faire « tout leur possible » malgré la pandémie pour qu’il sorte en salles dans le monde entier.