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Mondiaux de Karaté do 2024 : Louiza Abouriche sauve l’honneur

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Les championnats du monde de karaté do, disputés au Caire, ont laissé un goût amer au sein de la délégation algérienne. Mais au cœur du doute, une lueur : Louiza Abouriche, 22 ans, a décroché une médaille de bronze précieuse qui vient atténuer partiellement la déception collective. Une performance majeure dans un contexte où les attentes étaient pourtant bien plus élevées.

La médaille de bronze remportée par Louiza Abouriche en -55 kg constitue l’unique distinction algérienne dans une compétition mondiale où l’espoir était permis. En dominant la Canadienne Hana Furumoto-Deshaies (4-1), la jeune karateka a réussi à sauver l’honneur d’une équipe qui espérait mieux. Sa victoire vient rappeler qu’au-delà des difficultés, l’Algérie compte toujours des talents capables d’émerger au plus haut niveau. Toutefois, derrière ce moment de gloire, la délégation algérienne n’a pu cacher sa déception. Avec onze athlètes engagés dans les deux spécialités, kata et kumité, l’objectif affiché était de revenir avec plusieurs podiums. Pourtant, seuls Abouriche et Anis Hallasa (-67 kg), éliminé en quarts de finale, ont réussi à s’approcher des dernières phases. Un bilan qui a logiquement suscité frustration et questionnements au sein du staff technique. La déception est d’autant plus grande que la préparation avait été jugée satisfaisante. Les athlètes se présentaient au Caire avec une dynamique encourageante, certains sortant même de bonnes performances continentales. Mais la réalité des Mondiaux est implacable : absence de concentration à certains moments clés, manque d’explosivité pour d’autres, et parfois des tirages difficiles qui n’ont laissé aucune marge d’erreur. Dans ce contexte compliqué, Abouriche a su s’extraire du marasme général. Après une demi-finale perdue face à la Slovaque Nina Kvasnicova, la native de Tizi-Ouzou a puisé dans ses ressources pour rebondir. Sa petite finale, marquée par trois points consécutifs dès l’entame, a illustré sa force mentale et sa capacité à répondre présente lors des grands rendez-vous. Même lorsque la Canadienne a réduit l’écart, l’Algérienne est restée stable avant de conclure avec maîtrise.

Une médaille précieuse, un bilan amer

Si cette médaille permet à Abouriche d’égaler les performances de Walid Bouaboub (2012) et Lamya Matoub (2018), elle ne suffit pas à masquer les failles mises en évidence par ces Mondiaux. L’Algérie reste à distance des grandes nations du karaté, à l’image de l’Égypte, sacrée chez elle grâce notamment au titre d’Ahlam Youssef en -55 kg. L’autre bronze décroché par l’Ukrainienne Terliuga montre également l’écart de régularité qui sépare encore les meilleurs du peloton. Les entraîneurs reconnaissent la nécessité de revoir certaines approches, tant sur le plan technique que tactique. Le manque de constance sur l’ensemble de la délégation interpelle et rappelle que les Mondiaux ne pardonnent ni les approximations, ni les passages à vide. Cette remise en question pourrait devenir un moteur pour reconstruire une dynamique positive en vue des prochaines échéances.

Reste à savoir si la médaille d’Abouriche servira d’impulsion suffisante pour transformer la déception collective en nouvel élan national.

M. A. T.

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