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Mondial-2018 : Neymar star du marché des transferts… d’images Panini

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Joueur le plus cher de l’Histoire, attaquant insaisissable sur le terrain, Neymar est également très convoité chez les collectionneurs brésiliens d’images Panini du Mondial-2018. Comme dans le marché des transferts, la star de la Seleçao a vu son prix grimper en flèche dans les lieux d’échange et de revente informels de vignettes qui pullulent dans les rues de nombreuses villes brésiliennes. «Neymar, c’est le plus dur à trouver. Je l’ai eu hier, mais il coûtait cher», affirme Raquel Senna, 31 ans, responsable de l’administration d’une entreprise de Rio de Janeiro qui espère trouver les dernières vignettes de l’album qui en comporte 682. Heureusement, elle n’a pas dû débourser 222 millions d’euros, somme dépensée par le Paris SG pour débaucher le Brésilien du FC Barcelone l’été dernier. Au marché noir, sa vignette était cotée en moyenne à 5 réais (environ 1,15 euro), tandis que le paquet normal de cinq images est vendu à 2 réais (0,46 euro) dans le commerce. «Moi, j’ai eu de la chance, j’ai trouvé quelqu’un qui me l’a vendue pour 3 réais, mais d’autres le vendaient pour 20 reáis», se souvient Raquel Senna.
La bourse aux vignettes Les images de joueurs inconnus se vendent en général 1 réal (0,23 euro) au marché noir, le double pour d’autres stars comme Messi ou Cristiano Ronaldo, seul Neymar étant vraiment la perle rare. Panini a tenté d’inverser la tendance par le biais d’une opération marketing pleine d’humour. L’entreprise italienne a envoyé plusieurs paquets gratuits à la petite amie du joueur, l’actrice de télénovelas Bruna Marquezine: à sa grande surprise, tous contenaient uniquement des images de son amoureux.
«Je n’avais pas pensé que je pourrais dire ça, mais je suis prête à échanger mon petit ami. Je l’échange contre n’importe qui, je vous en prie», a-t-elle publié sur son compte Instagram. Au Brésil, le cliché des enfants qui s’échangent des vignettes dans la cour d’école est largement dépassé. À l’heure du déjeuner, des dizaines d’adultes comme Raquel Senna arpentent les points d’échange et de revente informels, tenant une liste de leurs doubles et des images manquantes qu’ils espèrent obtenir. Ils se transforment en courtiers d’images de joueurs de foot dans une sorte de Bourse à ciel ouvert. Le Brésil est de loin le premier marché de Panini pour les albums de la Coupe du Monde, avec deux fois plus de vignette vendues que l’Allemagne, deuxième du classement, selon le journal Folha de S.Paulo. «Au Brésil, c’est un phénomène et ce marché continue d’augmenter», s’est félicité en mars José Eduardo Martins, PDG de Panini Brésil, dans les colonnes du quotidien. D’après une enquête au pays du football-roi, les vignettes sont les moins chères au monde, du moins si elles sont achetées normalement dans le commerce. Le paquet de cinq vignettes à environ 0,46 euro coûte trois fois moins qu’en Suisse, où il est le plus onéreux. Mais le pays déjà fortement inégalitaire sort d’une grave récession et compte toujours plus de 13 millions de chômeurs, donc le pouvoir d’achat est fortement affecté.

Album clé en main
D’après le mathématicien Paul Harper, de l’Université de Cardiff, pour compléter un album en entier, uniquement en s’achetant des paquets, il faudrait s’en procurer en moyenne 967, ce qui coûterait environ 445 euros au Brésil. Mais au marché noir, certains vendeurs proposent l’album complet clé en main, pour 400 réais (environ 92 euros).
Les vrais passionnés préfèrent échanger les vignettes avec d’autres collectionneurs. «J’y passe le temps que je peux pendant ma pause déjeuner et j’arrive à en échanger une vingtaine. Ça va assez vite», explique Artur Fonseca, militaire en uniforme de marin.
Quelques jours avant le début du Mondial, il lui manquait encore 80 images, la plupart de stars du ballon rond, celles que les collectionneurs échangent le moins. Au Brésil, la fièvre des vignettes Panini a même atteint les lieux de pouvoir. En avril, deux assistants parlementaires de la Chambre des députés de l’Etat de Rio ont été surpris en train d’échanger des images en plein milieu d’une séance.

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