Le directeur exécutif de l’APMA (Algerian Project Managment Association), Mohamed Ben Braïka a affirmé, hier au « Courrier D’Algérie » que l’Algérie enregistre un immense retard dans le domaine de la digitalisation, avouant , d’autre part qu’il est temps, aujourd’hui d’aller vers la transformation digitale d’une entreprise est plus qu’une nécessité.
Le Courrier D’Algérie: On remarque, aujourd’hui, que les entreprises algériennes entrent dans l’ère de la digitalisation ?
Mohamed Ben Braïka: Oui, et on doit s’adapter plus à ce procédé car il est temps, aujourd’hui, d’aller vers la digitalisation. Aussi, il faut inciter les entreprises d’être plus «digitales».le digital est désormais partout. La digitalisation est un champ qu’il faut investir dedans et malheureusement l’Algérie enregistre un immense retard dans ce domaine. Donc, il est temps de se mettre au même diapason et aussi de rejoindre, dans ce sens les pays avancés dans ce domaine.
Est-ce que cette digitalisation contribue, également à la croissance et à la productivité de ces entreprises ?
Oui elle vous permet, aussi de gagner du temps et de l’argent et d’avoir, également une productivité très importante… par exemple, quand vous avez un système d’information où toute personne faisant partie d’une entreprise peut accéder, facilement à l’information , en temps réel et de façon instantanée … et donc toutes les lenteurs bureaucratiques voire même , toute la paperasse administrative qu’on a l’habitude d’écrire et d’imprimer ……..etc, sera dépassée et ne sera pas utile.
Le management de projets reste un grand chantier sur lequel l’Algérie doit s’investir afin de mieux gérer ces projets, que ce que vous en pensez ?
Sur ce point, il faut parler de la culture du management du projet . Malheureusement, en Algérie, nous n’avons pas cette culture, notamment au niveau du système éducatif, …. ni au niveau des entreprises. Là, insistons, aussi que cette culture soit introduite à tous les niveaux, au niveau d’un foyer, à l’école, dans la rue et aussi dans l’entreprise, par exemple … et si on s’approprie de cette culture .Cela va nous permettre, effectivement de gagner énormément de temps et manager le pays, assurer à travers la prise en compte, par exemple de la bonne gestion du transport (Métro, tramway…) et de l’urbanisation.
La transformation digitale de l’entreprise est un processus plus complexe, quel est votre point de vue sur ce point ?
Oui plus complexe pour une personne qui n’est pas initiée à ce procédé. Mais, maintenant en Algérie on forme plein d’ingénieurs informaticiens. De même, nous avons des écoles publiques et privées qui forment les jeunes désireux de s’investir dans ce domaine. Les gens peuvent, aujourd’hui étudier sans se rendre à l’école grâce à la digitalisation et peuvent apprendre eux-mêmes à l’intérieur de la maison. Donc, il existe un environnement qui se prête pour l’apprentissage.
Donc, la digitalisation est une nécessité absolue pour une entreprise ?
Absolument, c’est plus qu’une nécessité quoique le manque de formation des cadres et des managers spécialisés dans la digitalisation ou dans le management est perceptible dans nos entreprises publiques. Donc, Il est important dans l’immédiat de recruter des jeunes formés au niveau de ces entreprises. Aussi, il est temps de former ces cadres… et ce que j’aurais aimé, personnellement que ces cadres managers seront formés dans le cadre de management de projet ou dans la digitalisation parce que, aussi l’affaire de la digitalisation ne relève pas uniquement de l’ingénieur informaticien au niveau d’une entreprise mais elle dépasse l’informatique. Et pour rattraper ce retard, il faut, bien aller «à petits pas» tout en adoptant une politique efficace imprégnée du concept de management de projet… on peut vraiment en l’espace de quelques mois voire… quelques années gagner facilement ce défi.
Entretien réalisé par Mehdi Isikioune