Dans deux mois, les pays membres de l’Opep se retrouveront à Vienne (Autriche), fin novembre prochain, pour peaufiner l’Accord qu’ils ont conclu, mercredi dernier. Et c’est durant ces deux mois à venir que les pays membres de l’Opep et hors-Opep, dont la Russie, devront relever le pari, non seulement à maintenir le cap du consensus d’Alger, mais réussir à mettre en application l’Accord d’Alger.
Si la réunion de l’Opep a réussi à dégager un consensus, pour aller vers la stabilisation du marché pétrolier, en décidant de réduire la production de l’or noir de l’organisation, à un niveau oscillant entre 32, 5 millions barils jour (mb/j) et 33 mb/j, celle de Vienne parviendra-t-elle, à dégager les quotas de production pour chaque pays membre de l’Opep, au vu des tensions géopolitiques en cours sur la scène internationale et qui s’inscrivent dans la durée ? C’est la principale question qui préoccupe outre des membres de l’Opep mais aussi des experts du marché pétrolier, lesquels mettent aussi en exergue un autre élément, aussi à l’origine de l’instabilité du marché pétrolier, depuis juin 2014, et qui a trait aux quantités colossales du stock américain de l’or noir. Deux donnes qui ont et continueront de peser sur le cours du marché pétrolier, lequel a enregistré une hausse de 6 % du prix du baril de pétrole, le soir de l’annonce de l’accord de l’OPEP à Alger, atteignant plus de 49 dollars. Il est à rappeler que la production de l’opep est estimée, à son niveau actuel à 33,24 millions de barils par jour. Et pour définir le volume de production pour chaque pays membre de l’Opep, celle-ci a chargé les membres de son comité technique à se pencher sur la question ainsi qu’à maintenir la cadence du dialogue entre les membres de l’organisation, et avec les autres producteurs de l’or noir, en vue d’«exhorter» ces derniers, «à rejoindre cet accord et réduire leur production» comme l’a souligné, Mohammed Al-Saada, ministre qatari de l’Énergie et de l’Industrie et président de l’Opep, mercredi soir à Alger. Même si des experts avancent que les discussions seront difficiles entre les membres de l’Opep pour préciser les quotas de production pour chaque pays membre de cette organisation, hormis la Libye, le Nigeria et l’Iran, non concernés, selon la réunion de l’Opep, par la réduction de leur production pétrolière. Une décision qui a permis d’évacuer les divergences sur cette question entre Riyad et Téhéran, sur fond des tensions géopolitiques rythmant leurs relations bilatérales. Le chemin pour parvenir à la stabilisation du marché pétrolier, parcouru par les membres de l’Opep et non-opep a certes enregistré un pas important, lors du conclave de l’Opep à Alger, notamment par la teneur de ses décisions en question, mais beaucoup reste à faire avant et durant le rendez-vous de l’Opep, fin novembre prochain à Vienne.
Depuis juin 2014, la matière première la plus demandée et convoitée dans l’économie mondiale, dont le baril de pétrole a perdu près de 65% de sa valeur, atteignant même la barre des 27 dollars, février dernier. Une chute des prix du baril de l’or noir, qui a plongé bon nombre de pays dans des difficultés budgétaires, recul d’investissements et déséquilibres de la balance financière, dont l’Arabie saoudite, laquelle monarchie, pour la première fois, a adopté, des mesures d’austérité depuis ces derniers mois. Le casse-tête de l’attribution de quotas à chaque pays producteur, sera de mise, dans les semaines à venir, avant le conclave de l’Opep à Vienne, laquelle question a toujours figuré parmi les questions les plus délicates à traiter, au sein de l’Opep, depuis qu’elle a vu le jour en 1960.
Karima Bennour