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M’HAND BERKOUK : « La présence de 21 pays est déjà une réussite et un exploit »

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Très convoité par les médias en raison de ses analyses pertinentes et la maîtrise de son sujet, l’expert international en questions géostratégiques et sécuritaires, M’hand Berkouk était, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3, à deux jours de la tenue à Alger du 31e Sommet de la Ligue arabe.

Sur une question de savoir si le prochain Sommet de la réunification des pays arabes qui va se tenir à Alger, à la date symbolique du 1er novembre a toutes les chances de réussir, et de sortir avec des recommandations à la hauteur de l’évènement, l’invité de la Radio nationale d’expression française, a estimé que « La présence de 21 pays à ce rendez-vous crucial est en soi une réussite et un exploit ». Et d’ajouter : « beaucoup d’attentes reposent sur le Sommet d’Alger par rapport notamment à la question palestinienne mais aussi par rapport à une volonté de renouveler les priorités de la Ligue arabe, d’installer un climat d’échanges et d’intérêts communs, à travers l’économie et l’élargissement du champ de la sécurité collective ».
Plus explicite, l’expert en relations internationales et en questions géostratégiques et sécuritaires, assure que cet important évènement organisé par l’Algérie va au-delà des crises et des questions traditionnelles car, explique-t-il, il est plutôt question de construire un intérêt commun sur les plans économique et sécuritaire en dépit de l’existence de beaucoup de fractures , en citant à titre d’exemple, la situation sécuritaire en Syrie, en Libye et au Yémen, mais aussi des pays fragilisés, comme le Liban, l’Irak et le Soudan. Sur cette question, l’expert Berkouk n’a pas mâché ses mots pour faire endosser, clairement et sans ambiguïté, l’entière responsabilité de la situation dramatique en Syrie et en Libye à la Ligue arabe. Remontant dans le temps pour donner des indices et appuyer ses propos par des faits historiques, l’hôte de la chaïne 3 , a rappelé que « C’est la Ligue arabe qui a internationalisé la question libyenne quand elle a décidé, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue, tenue le 12 mars 2011, de transférer le dossier libyen au Conseil de sécurité de l’Onu. Et deux jours plus tard la France attaque ce pays. Et c’est cette même Ligue qui a écarté la Syrie de ses instances et internationalisé la crise dans ce pays, en reconnaissant notamment la coordination des factions syriennes, la décision de fournir des armes à l’armée syrienne libre. C’est elle aussi qui est à l’origine de la création d’une Force arabe au Yémen, s’ingérant ainsi dans les affaires internes de ce pays ».

Solutionner les questions arabes en interne
« Au lieu d’internationaliser des questions arabes, il faudrait plutôt les solutionner en interne », a suggéré, l’invité de Souhila El-Hachemi. L’Expert Berkouk estime, toutefois, que cette situation peu reluisante de l’organisation panarabe n’est pas une fatalité pour autant, pourvu qu’il y ait une volonté commune de la part des pays membres et c’est l’objectif même du Sommet d’Alger car, ajoute-t-il, « Il y a cette volonté affichée pour travailler ensemble dans le cadre de la Ligue arabe pour faire face aux mutations internationales qui impactent la région, en mettant en place une stratégie pour une action commune avec la création des mécanismes pratiques et une nouvelle rationalisation par rapport à l’inter-indépendance que les pays arabes doivent avoir. Pour ce faire, Berkouk affirme qu’il est temps pour les pays arabes de construire une communauté d’intérêts, de créer un socle utilitaire commun, et de procéder à des réformes au sein de la Ligue arabe, qui sont justement les objectifs même de ce Sommet. Il a relevé, dans ce sillage, qu’il y a beaucoup de convergence entre les pays arabes notamment sur les plans économique et la sécurité alimentaire qui doivent être traduits en des faits palpables via une stratégie commune comme il y a ce consensus sur la question palestinienne notamment après la signature de la Déclaration d’Alger. «Cela doit se faire en capitalisant toutes nos ressources. Il faut qu’il y ait une volonté politique, un engagement de la part des dirigeants des États arabes », dit-il. Revenant sur le plan de paix arabe de 2002, créé dans le but de construire un climat de pacification de la région, Berkouk pense que cette feuille de route n’a plus lieu d’être et qu’elle est aujourd’hui dépassée par le temps. À mon sens, dira Berkouk, « ce plan n’a plus d’avenir. Il est fragilisé par plusieurs facteurs. Certains sont liés à l’entité sioniste qui s’est désengagée et refuse de se lancer dans un vrai processus de paix. D’autres sont l’œuvre de certains pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël. Six pays c’est un peu plus d’un quart de la population arabe », a mentionné, l’analyste Berkouk.
Brahim Oubellil

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