Accueil À LA UNE MAROC/DGSN – DGED : guerre ouverte !

MAROC/DGSN – DGED : guerre ouverte !

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Les fondements des institutions marocaines qui reposent sur l’omniprésence du Makhzen dans tous les rouages commencent à vaciller.
Les guerres larvées entre les segments du pouvoir que la presse nourrie à la mamelle du Makhzen tentait de garder secrètes, sont aujourd’hui révélées sur la place publique et le mal pourrait s’étendre pour menacer l’union de façade de la famille qui commence à se fissurer depuis le débat sur la succession de M6, qui pourrait abdiquer d’un jour à l’autre.
Ali Lamrabet, l’ancien diplomate et journaliste opposant a révélé dans une publication sur les réseaux sociaux un grand scandale qui secoue actuellement le Maroc. Il s’agit d’une dérive autoritaire au sein de l’appareil sécuritaire marocain centrée sur la personnalité du chef des services de renseignement, Abdellatif Hammouchi. Dans son post Ali Lamrabet indique qu’une guerre souterraine entre segments musclés de l’Etat éclate au grand jour au Maroc, et révèle que le commissaire Abdellatif Hammouchi, chef suprême de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale), la police normale et courante, et de la DST (Direction de la surveillance du territoire), la police politique, agit à sa guise ».
Il faut préciser dans ce contexte que Hammouchi est protégé par son statut d’ami d’enfance du roi qui lui a permis même une immunité après sa mise en cause dans l’affaire des eurodéputés corrompus, où il est mis en cause et fait même l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice belge.
Plus explicite Ali Lamrabet révèle les dessous d’une affaire rocambolesque dans laquelle les dérives autoritaires et les rivalités au sein de l’appareil sécuritaire marocain ont éclaté au grand jour. Selon ses révélations, Hammouchi a employé un site financé par des fonds secrets et lié à la DST, « Barlamane.com » pour attaquer son grand rival de la DGED, le service de renseignement extérieur et plusieurs de ses responsables, dont le DG ». « Tout a commencé par une vulgaire affaire de licence d’exploitation obtenue le plus légalement du monde et qui est transformée par la volonté de Hammouchi en affaire de terrorisme que n’étaye aucune preuve.  Pour essayer d’atteindre l’ancien numéro 2 de la DGED (services secrets marocains), Mehdi Hijaoui, en fuite en Espagne qui a refusé de l’extrader, « Hammouchi a fait intervenir la Brigade nationale de police judiciaire, une unité d’élite qui s’occupe uniquement des grandes affaires judiciaires. « La BNPJ a alors fermé un SPA à Rabat qui appartient à l’épouse de Hijaoui, arrêté le plus haut responsable des licences d’exploitation de commerces à la mairie de Rabat, ainsi que plusieurs autres personnes, présentés devant une juridiction chargée des affaires de terrorisme », a expliqué Ali Lamrabet révélant dans la foulée que l’avocate des prévenus est tombée des nues  en apprenant les charges retenues contre ses clients en se demandant comment une banale affaire de licence pouvait être jugée devant cette juridiction. Ali Lamrabet citera dans sa publication un témoin qui lui révélera que les magistrats de cette juridiction chargée des affaires de terrorisme, pourtant formés à l’école de la DST étaient médusés, voire tétanisés en consultant le dossier de renvoi devant cette instance.
Ali Lamrabet citera une autre dérive en indiquant que « Barlamane.com, fidèle chien de garde de la DST a insinué que le propre ministre de tutelle de la DGSN et de la DST, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Leftit, serait partie prenante d’un complot contre l’État », ce qui laisse supposer qu’une véritable guerre est en train de se dérouler dans les arcanes du pouvoir marocain. L’insinuation « répétée à deux reprises » constitue une escalade majeure et représente une rupture de la chaîne hiérarchique constitutionnelle au Maroc. Il a souligné à cet effet qu’ en haut lieu, on raconte que dans l’armée et la gendarmerie royale, on commence à froncer les sourcils et à s’inquiéter de la dangereuse dérive de l’ami de M6, Hammouchi. Ces tiraillements révèlent l’ampleur du conflit DST/DGED et laissent apparaitre des fractures profondes au sein de l’appareil sécuritaire marocain. L’utilisation de moyens disproportionnés (BNPJ, juridiction antiterroriste pour une affaire administrative témoignant de l’intensité de ces rivalités qui pourraient toucher de plein fouet la famille royale en raison de la proximité de Hammouchi avec M6,  ou de l’amitié de certains membres de cette famille qui refusent l’intronisation du prince Hacen 3, avec les collaborateurs de Hijaoui aujourd’hui refugié à l’étranger.
Slimane B.

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