Accueil ACTUALITÉ MARCHÉ DU GAZ : Perspectives sombres pour l’Europe

MARCHÉ DU GAZ : Perspectives sombres pour l’Europe

0

En Europe, ça se corse, constatent les observateurs qui prévoient un dur hiver, cette année, et  même l’an prochain, selon des experts, à cause des restrictions dans la consommation d’énergie- particuliers et industriels- imposée par la certitude que les approvisionnements en gaz seront réduits, voire coupés par le fournisseur russe.

Le pessimisme ambiant dans les pays européens et particulièrement en Allemagne, a été encore alimenté par l’annonce ce vendredi par le géant gazier russe Gazprom que ses livraisons de gaz à l’Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues pendant  trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de maintenance. Première conséquence directe : hier, les prix du gaz naturel poursuivaient leur bond, pour atteindre, en Europe, leur plus haut niveau depuis près de 6 mois. Les prix ont augmenté de 15% et dépassé le niveau de 2900 dollars par millier de mètres cubes, selon l’indice du plus grand centre européen TTF, cité par l’Agence Novosti. Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, s’est exprimé, hier, sur cette situation, en particulier sur la question du coût élevé du gaz en Europe, notamment en Allemagne. Dans un message sur Telegram,  il a déclaré qu’il s’attendait à ce que les prix du gaz en Europe continuent d’augmenter cette année. Il pense que le prix augmenterait davantage d’ici la fin de l’année. Qu’adviendra-t-il du prix du gaz à la fin de l’année ? 3 000 dollars ? 4 000 dollars ? Ou plus ?  a-t-il averti. Le gouvernement allemand a décidé de baisser temporairement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le gaz de 19% à 7% jusqu’à fin mars 2024. Mais, d’abord, y aurait-il suffisamment de gaz pour tous, en Allemagne ? Cette question préoccupe le gouvernement allemand qui sera contraint, en cas de pénurie de gaz, de sacrifier certaines branches industrielles et approvisionner uniquement les filières jugées prioritaires. Les producteurs de bière craignent de ne pas avoir suffisamment de gaz pour le maltage et de voir les rayons réservés à la bière vides dans les hypermarchés. On raconte, dans les médias, que même les chopes risquent de manquer à cause de la pénurie de verre dont l’industrie est fortement impactée par la crise du gaz russe qui a déjà marqué son effet sur les coûts à la production. Ne plus prendre sa douche aussi longtemps et aussi fréquemment que d’habitude, boire moins de bière, pour les Allemands, le conflit en Ukraine se prolonge jusque dans leur vie quotidienne. En Grande-Bretagne, les bibliothèques et musées britanniques se préparent à devenir des « havres de chaleur » pour les personnes qui n’ont pas les moyens de chauffer leur maison l’hiver prochain. C’est The Guardian qui l’insinue en écrivant que les ministres britanniques ont déjà demandé des fonds pour aider les institutions publiques à faire face à l’afflux de visiteurs pendant la saison hivernale. Le journal a ajouté que les bibliothèques de la ville avaient dépensé 28 000 £ pour de nouvelles chaises et d’autres meubles. Samedi, le maire de Londres a prévenu que des millions de Britanniques ne pourront pas l’hiver prochain faire face aux frais de chauffage et de nourriture, si le gouvernement ne prend pas les mesures nécessaires pour éviter cela. Sur le front social britannique, en rapport avec la crise ukrainienne, environ 1 900 travailleurs du port de Felixstowe, le plus grand port à conteneurs du Royaume-Uni, ont entamé une grève de 8 jours, la première du genre dans le port en 30 ans, pour exiger des salaires plus élevés, pour faire face au coût de la vie, qui a fortement grimpé à cause du coût de l’énergie, et au taux d’inflation qui pourrait atteindre 18,6% d’ici le début de 2023, selon des experts. Les observateurs ont noté qu’au Royaume-Uni, l’IPC (indice prix de consommation) a déjà atteint un nouveau record de 10,1% en juillet, et la flambée des prix des produits alimentaires a poussé l’indicateur vers les deux chiffres pour la première fois depuis 1982.
M’hamed Rebah

Article précédentFEUX DE FORÊTS : 13 suspects impliqués dans les incendies arrêtés
Article suivantPRÉTENDUE MÉDIATION FRANÇAISE ENTRE RABAT ET ALGER : Quand le Makhzen caresse de faux espoirs